Nucléaire : une filière d’avenir et des emplois durables

Le 10 février 2022 est annoncé un vaste plan de relance visant à soutenir la politique énergétique du pays. Parmi les priorités, la construction de six réacteurs de nouvelles générations, les « EPR2 », (re)plaçant l’industrie nucléaire au cœur de cette stratégie énergétique, avec, comme conséquence directe, une accélération des besoins en recrutement à tous les niveaux de la filière. Le nucléaire pourrait ainsi créer entre 10 000 et 15 000 emplois par an sur l’ensemble du territoire dans les années à venir. Une dynamique de croissance ambitieuse qui doit s’accompagner d’une valorisation du secteur : il est aujourd’hui indispensable de promouvoir les métiers et formations auprès des candidats, tout en soutenant les entreprises dans leur démarche de recrutement.

C’est tout l’objectif de cette première Semaine des métiers du nucléaire pour laquelle les antennes nationales et régionales de Pôle emploi sont pleinement investies, à l’instar de la région Auvergne-Rhône-Alpes, première région de France en matière de production d’énergie nucléaire. Notre région accueille en effet quatre sites de production – Tricastin, Saint-Alban, Cruas-Meysse et Bugey – et 14 réacteurs qui fournissent à eux seuls 22,4 % de l’électricité au niveau national. L’Auvergne-Rhône-Alpes est par ailleurs candidate à l’accueil de deux des six nouveaux réacteurs EPR2 et héberge Nuclear Valley, pôle de compétitivité de la filière. 

Près de 200 évènements qui rassemblent demandeurs d’emploi et entreprises

Un contexte régional fort qui ne s’arrête néanmoins pas aux portes de l’Auvergne-Rhône-Alpes : les enjeux en matière d’emploi et de formation dans le nucléaire sont partagés par bon nombre de bassins d’emploi que nous entendons fédérer à l’occasion de cette première Semaine des métiers du nucléaire. 

Près de 200 évènements ont été ainsi organisés aux quatre coins du territoire, comme dans le Grand Est où s'est tenue une manifestation autour de l’emploi dans le nucléaire à horizon 2032. La région Île-de-France – en partenariat avec l’association YOOKAN – a proposé des visites de centrales en réalité virtuelle, et le site nucléaire de Gravelines, situé dans les Hauts-de-France, accueilli un forum dédié aux enjeux de la filière. En région Auvergne-Rhône-Alpes, de nombreux évènements aux formats variés, tels que des job datings, des salons en ligne et des webinaires ont été organisés . 

Le nucléaire, filière incontournable de l’emploi industriel

Nous souhaitons de cette façon promouvoir l’industrie nucléaire auprès d’un large public, notamment les jeunes générations et les femmes qui n’envisagent pas ou peu de faire carrière dans cette filière. Une filière, nous le constatons, encore trop souvent méconnue et pourtant très attractive : le nucléaire représente à lui seul 220 000 emplois directs et indirects, soit 6,7 % de l’emploi industriel en France, et compte 3 200 entreprises, dont 85 % de PME et ETI. Le nucléaire est aussi l’une des rares filières capable d’offrir des perspectives d’emploi durables, sur 10, 15 ou 20 ans, voire plus, au rythme des chantiers propres à cette industrie. 

En outre, les besoins en compétences sont vastes et les métiers très nombreux, faisant du nucléaire une filière accessible à tous. En effet, de l’ingénieur au technicien, le nucléaire c’est avant tout une chaîne de valeurs constituée de savoir-faire et d’expertises multiples. Les chaudronniers, les tuyauteurs, les échafaudeurs, les logisticiens du nucléaire, les techniciens en radioprotection ou encore les mécaniciens robinetiers font d’ailleurs partie des métiers indispensables à l’industrie. Des profils stratégiques que les entreprises peinent néanmoins à recruter.  
 

Tout un écosystème en action pour susciter l’intérêt des candidats

La filière se heurte en effet à plusieurs facteurs bloquants : une méconnaissance des métiers de la part des candidats et l’impératif de recruter des profils hautement qualifiés et habilités à exercer dans ce secteur aux normes de sécurité et de fonctionnement si spécifiques. 

Il est donc essentiel de faire progresser la connaissance des métiers et l’attractivité de la filière auprès des demandeurs d’emploi. La formation est à ce titre l’un des points d’orgue de cette ambition : qu’il s’agisse de formations initiales ou continues, l’industrie nucléaire développe des cursus spécifiques, favorise la réflexion autour de l’offre de formation via l’EDEC de la filière et le Campus des métiers du nucléaire, et encourage les jeunes à s’engager dans ce secteur au travers de bourses d’excellence.

Une dynamique grâce à laquelle il est possible d’établir des perspectives très précises en matière de recrutement sur les dix prochaines années, et de définir des portraits métiers plus lisibles par les candidats et mieux adaptés à la réalité du marché. Dans les mois à venir, les appellations métiers du nucléaire seront ainsi clairement identifiées au sein du répertoire ROME et plus facilement accessibles par l’ensemble des parties prenantes. 

L’innovation est un autre axe clé de la stratégie de valorisation de la filière. Nous utilisons la méthode de recrutement par simulation (MRS) et nous investissons les réseaux sociaux comme TikTok. Le but ? Déployer des campagnes de recrutement adaptées aux nouvelles tendances RH et aux jeunes générations. Enfin, Pôle emploi Auvergne-Rhône-Alpes dispose d’une équipe virtuelle de conseillers dédiés à la filière nucléaire. Dénommée « Atom’Emploi », cette équipe unique en France pilote de nombreuses actions structurantes en faveur du recrutement et de la formation des candidats dans la région. 

Enfin, la Semaine des métiers du nucléaire marque dès cette année un nouveau temps fort pour les entreprises, les acteurs institutionnels, le tissu associatif et Pôle emploi. Elle traduit notre ambition commune : participer à la croissance et au rayonnement d’une filière d’avenir.