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Notre enjeu aujourd’hui : rendre le secteur médico-social attractif pour les jeunes et les publics en reconversion professionnelle.

Les difficultés de recrutement structurelles rencontrées par les métiers de la santé se sont vues renforcées cette derrière année. Le secteur du médico-social a été durement touché, en premier lieu dans les EHPAD au plus fort de l’impact de la Covid-19, mais les services à domicile et les gestionnaires du secteur handicap sont également concernés.

Publié le  16/09/2021

Rencontre avec Karin TRÖGER, Chargée de mission Projets émergents, Direction de l’Autonomie - Agence Régionale de Santé BFC

L’Agence Régionale de Santé a pris le soin, tout au long de cette période, d’activer ses ressources et d’identifier de nouveaux leviers pour accompagner les établissements de santé sur les territoires :

 

De mars 2020 à juin 2021, par la mise en place d’une cellule « renfort RH crise » dès la première vague covid-19 pour apporter un appui opérationnel aux établissements sanitaires et médico-sociaux confrontés à un fort taux d’absentéisme.  Renfort RH qui permettait un « matching » en direct entre les besoins postés par les établissements et les professionnels de santé se portant candidat (collaboration avec les agences intérim de la région, les antennes de Pôle emploi et les Missions locales, activation des équipes de la réserve sanitaire, mobilisation des étudiants en santé…).

Depuis fin 2020, nous développons des collaborations nouvelles avec Pôle emploi, les Missions locales et Cap emploi (réseau CHEOPS) pour accompagner la période de crise sanitaire et identifier de nouvelles réponses, tout en poursuivant des partenariats en place (Région, DREETS…), notamment sur le plan des formations diplômantes, le volet apprentissage et la reconversion professionnelle.

Depuis le démarrage de notre rapprochement avec Pôle emploi, nous avons tout de suite souhaité expérimenter de nouvelles actions. Cette collaboration s’est avérée rapidement fructueuse avec la mise en place rapide d’actions concrètes sur les territoires.

Ainsi, nous avons expérimenté 3 sessions (Dijon, Auxerre, Chalon) de formations courtes « Aidants en structures médico-sociales » (63h/15 jours dont 5 jours en immersion dans un établissement) pour combler les besoins en personnel non soignant au sein des EHPAD (aide à la vie sociale, animation, logistique,…). Ces formations ont pu être organisées grâce à la collaboration de Pôle emploi, qui mobilisait les personnes éloignées de l’emploi, et de l’ARS qui incitait les établissements à s’engager dans cette démarche avec contrats courts à l’issue des sessions de formation.

En juillet 2021, nous avons élaboré un questionnaire* « Besoins de personnel à court et moyen termes » diffusé par l’ARS aux EHPAD et aux services infirmiers de BFC afin d’identifier les postes vacants, les besoins d’effectifs par compétence, les raisons liées aux vacances de poste et proposer ainsi un « matching » direct par Pôle emploi entre les candidats disponibles et les besoins identifiés.

 

 

Rencontre avec Fanette Magnin, référente régionale Santé-Grand âge Pôle emploi BFC

« L’ARS est notre partenaire privilégié dans le cadre de la prise en main approfondie des problématiques du secteur de la santé en termes de main d’œuvre, que ce soit concernant la gestion de la crise ou encore l’anticipation des problématiques de recrutement à moyen terme (fuite de la main d’œuvre, salariés vieillissant…). Nous devons faire connaître et déployer les atouts du secteur au plus grand nombre, démonter les préjugés des métiers, pour mieux accompagner les projets de reconversion professionnels et capter du public, travailler avec les multiples acteurs de la santé et du Grand âge. »

 

 

*Questionnaire « Besoins de personnel à court et moyen termes »

 

  • 241 établissements ont répondu au questionnaire et ont fait remonter leurs besoins.

  • 600 demandeurs d’emploi se sont déclarés disponibles et en capacité d’exercer.

  • 85 % des structures répondantes évoquent des besoins de personnel à court terme (en moyenne 2 à 3 postes manquants) et sans solution de renfort, plus particulièrement sur les métiers aides-soignant(e)s et infirmier(e)s.