Interview Jessica Kuijer – Semaine des métiers du numérique

Peux-tu nous raconter ton parcours/comment tu en es arrivé à occuper cette fonction ?

J’ai travaillé une quinzaine d’années dans la restauration, mais j’ai été contrainte de changer de secteur en raison de problèmes de santé. J’avais un intérèt personnel pour le numérique, l’informatique et le codage, mais je ne m’étais jamais projetée professionellement dans ce domaine.

Comment as-tu pu te former pour acquérir les compétences nécessaires ?

En 2019, j’ai décidé de commencer une reconversion. Social builder m’a beaucoup aidé : coaching, mise en relation avec les écoles, les organismes de formation… Ce tremplin m’a permis de sauter le pas, et j’occupe désormais le poste de développeuse web : c’est une victoire pour moi d’avoir réussi ce challenge !

On sait que le secteur du numérique est vu comme plutôt masculin, est-ce que ça correspond à la réalité selon toi ?

Dans mon équipe, on compte environ 20% de femmes. C’est plus qu’il y a quelques années, mais cela reste peu. Il faut cependant prendre en compte les spécificités des métiers du numérique : le nombre de femmes au sein des équipes peut fortement varier d’un secteur à l’autre.  

Est-ce que le fait d’être une femme a été une source de difficultés pour toi dans ce milieu professionnel ? Un atout ?

Être une femme n’a pas du tout été une difficulté dans le cadre de ma reconversion. J’ai été accompagnée, soutenue par mon entourage dans mon projet, ce qui a été très facilitant. Et aujourd’hui, au quotidien, je ne me sens pas du tout ostracisée en tant que femme au sein de mon équipe.

Le regard sur les femmes qui s’investissent dans le secteur du numérique a-t-il changé d’après toi ?

Des choses ont évolué, mais les femmes restent très minoritaires sur les postes de développeuse web « back end ». En revanche, il y a un net changement dans le regard, la considération : on ne m’a jamais jugée sur des critères de genre, mais exclusivement sur mes compétences.

On évoque aujourd’hui les modèles féminins inspirants, penses-tu que cela permet de changer l’image masculine du secteur ?

Oui, c’est sans doute la clef du changement : on le voit avec les plus jeunes, qui imitent plus qu’elles n’apprennent de ce point de vue. Aujourd’hui, les jeunes filles peuvent plus facilement se projeter comme ingénieures, informaticiennes, développeuses web, grâce à l’émergence de figures féminines de réussite dans ces secteurs.

Je crois aussi que la mise en place de systèmes de mentorat/tutorat, de tables rondes autour de la féminisation des métiers, et de médiatisation des modèles féminins inspirants, permettra de changer les représentations à terme. En ce sens, inspirer et aider les jeunes générations est essentiel !