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La passion au cœur de l’engagement professionnel

Dans le cadre de la semaine des métiers du nucléaire, nous avons interviewé Larissa Noudem, experte en radioprotection à la Direction générale des armées (DGA), présidente de la branche Île-de-France de Women In Nuclear (WiN) et de la branche Jeune Génération au niveau international. Elle nous présente son parcours et l’environnement dans lequel elle évolue.

Publié le  06/02/2025

Vous êtes ingénieure en sciences et technologies nucléaires, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Tout à fait. J’ai suivi un parcours assez classique : j’ai obtenu un bac scientifique avec une spécialisation en physique-chimie, une discipline qui me passionnait. Poussée par ma curiosité, j’ai poursuivi avec un DUT en mesures physiques à l’université de Caen. Ensuite, j’ai intégré le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) à Paris, où j’ai suivi la filière Sciences et Technologies Nucléaires, aujourd’hui appelée Génie Nucléaire.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler dans le secteur du nucléaire ?

Mon intérêt pour le nucléaire s’est révélé lors de mon DUT, où j’ai découvert les sciences nucléaires et leurs nombreuses applications. J’ai été fascinée par les phénomènes physiques qui y sont associés, ce qui m’a poussée à poursuivre dans ce domaine. Initialement, je me destinais à une carrière d’ingénieure en cosmétologie, j’ai toujours été attirée par l’infiniment petit. Mais ma curiosité et mon émerveillement face aux sciences nucléaires ont pris le dessus et ont orienté mon choix de carrière.

 

Le secteur du nucléaire est perçu comme un milieu plutôt masculin. Est-ce une réalité selon vous ?

Cela ne m’a pas frappée immédiatement, car j’ai toujours évolué dans des environnements où les filles étaient en minorité dès le début de mes études supérieures. En DUT, nous étions 5 filles sur plus de 110 élèves, et en école d’ingénieur, nous étions 5 sur une promotion de 25. Le ratio était un peu meilleur, mais c’est surtout à la fin de mes études que j’ai vraiment pris conscience de cette réalité.

En entrant dans le monde professionnel, j’ai été surprise de voir certaines personnes étonnées de rencontrer une jeune femme dans ce domaine. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’interroger sur la place des femmes dans l’industrie nucléaire. Toutefois, ayant choisi une spécialisation en radioprotection – un domaine relativement féminisé –, cette disparité m’a moins marquée au quotidien que d’autres collègues évoluant dans des spécialités plus masculines.

 

Vous êtes présidente de Women In Nuclear. D’où vous vient cet engagement ?

Je suis présidente de la branche Île-de-France de Women In Nuclear (WiN) et également de la branche Jeune Génération au niveau international.

Comme je l’expliquais, c’est à la fin de mes études que j’ai commencé à me questionner sur la place des femmes dans le nucléaire. À cette époque, notre responsable de formation, Emmanuelle Galichet (qui est aujourd’hui présidente de WiN France), nous avait transmis un message concernant le prix Fem’Energia, une initiative de Women In Nuclear.

Quelques mois plus tard, lors du World Nuclear Exhibition (WNE), j’ai rencontré des femmes de l’association. Certaines m’ont partagé avec passion leurs parcours inspirants. C’est ainsi que mon aventure avec WiN a commencé. J’ai d’abord adhéré en tant qu’étudiante – l’adhésion étant très accessible – puis, petit à petit, je me suis impliquée davantage. J’y ai trouvé du soutien, des mentors, de la bienveillance et une véritable écoute.

 

Quel message voudriez-vous adresser à une jeune fille pour l’inviter à s’engager dans des études pour rejoindre le secteur du nucléaire ?

D’abord, de se faire confiance et de suivre ses convictions. Il n’y a pas de mauvais choix, tant que l’on est passionnée par ce que l’on fait.

Quand j’ai choisi le nucléaire, c’était une évidence pour moi : je n’ai même pas postulé dans d’autres filières. J’ai envoyé seulement deux dossiers pour des écoles d’ingénieurs et, si aucune ne m’acceptait, je n’avais pas de plan B. À l’époque, certaines personnes tentaient de me décourager, estimant que le nucléaire n’avait pas d’avenir. En 2015, nous étions loin de la dynamique actuelle du secteur. Mais j’étais déterminée à poursuivre ma voie, et aujourd’hui, je ne regrette absolument pas mon choix.

Aussi, les hommes ne doivent pas être un frein, dans l'immense majorité du temps, être une jeune femme est un avantage, ils nous traitent avec beaucoup de bienveillance et d'attention.  Je pense qu'ils sont aussi très content d'être entourés davantage de  femme et voient cela comme un moteur à le créativité et la productivité.  

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