Agir au cœur des QPV : l’action de France Travail et de l’association Positiv

Quelle est la mission de l’association Positiv ?

Positiv a été créée en 2006, dans le but d’agir au quotidien pour promouvoir la capacité de l’entrepreneuriat à générer des changements sociaux et économiques dans les quartiers.  La mission principale de notre association est de révéler les talents des quartiers, que chaque personne puisse exploiter son potentiel, croire en sa légitimité et créer sa place dans la société.

Nous accompagnons les habitants des quartiers populaires et les bénéficiaires des minima sociaux à retrouver le chemin de l’emploi à travers la création de leur entreprise. Pour nous il est essentiel d’accompagner les porteurs de projet avec bienveillance et professionnalisme.

Les valeurs portées par Positiv sont nombreuses, je peux vous citer la gratuité du service, l’empathie, le sur-mesure, la proximité et la disponibilité des équipes sur le terrain. Nous œuvrons pour un « entrepreneuriat positif » ; un entrepreneuriat qui a un impact positif sur la société.

L’association Positiv est implantée en Normandie depuis 10 ans, son antenne historique est au Havre et nous avons ouvert en 2022 une antenne à Rouen. Notre équipe est composée de 4 collaborateurs et de 2 bénévoles actifs, ce qui nous permet de couvrir 24 QPV. Aujourd’hui nous agissons sur les bassins du Havre, de Rouen et de Fécamp. Positiv n’agit pas seul, nous travaillons en permanence avec tout l’écosystème des quartiers prioritaires que ce soient les mairies, France Travail, les entreprises.

Quel partenariat entretenez-vous avec France Travail et les acteurs du réseau pour l’emploi ?

Notre crédo est le « aller vers ». Nous ne pourrions pas toucher autant de personnes sans nous entourer des acteurs incontournables d’un territoire. France Travail est l’un de ces acteurs incontournables. Nous avons créé un partenariat riche avec France Travail et plus particulièrement avec l’agence France Travail du Havre Ville Haute. Que ce soit lors d’évènements tels que les Places de l’emploi, les cafés de la création, lors de la Semaine de la Création d’entreprise (RESTART). Nous intervenons dans les ateliers création d’entreprise au sein même des agences France Travail. Nous avons également lancé des ateliers « impro créa » avec les Missions Locales.

Quels sont les critères pour être accompagné par Positiv ?

Nous accompagnons toute personne résidant en QPV ou bénéficiaire des minima sociaux, ayant un projet de création d’entreprise. Notre cœur de cible ce sont toutes les personnes éloignées de l’emploi, ces publics fragilisés pour lesquels il est important de casser les stéréotypes.

90 à 95% des personnes que nous accompagnons sont en micro-entreprise, ils créent leur propre emploi. La majorité des personnes que nous accompagnons ont entre 38 et 40 ans et 58% sont des femmes. Parmi les 76% porteurs de projet éloignés de l’emploi, 68% sont demandeurs d’emploi et 27% bénéficiaires du RSA. Notre rôle est de leur montrer que la création d’entreprise est l’une des possibilités pour retourner vers l’emploi. Positiv rend seulement le champ des possibles plus grand via 3 étapes clés : la sensibilisation des publics en QPV, l’accompagnement anté créa (de l’idée à l’installation), la post-création via un Club de créateurs.

Nous sommes assez fiers en Normandie de nos résultats. Pour vous donner un exemple, en 2023, nous avons accompagné 198 personnes et 59 entreprises ont été créées. Notre « credo » est le « aller vers », nous avons sensibilisé plus de 900 personnes en 2023.

A votre avis, est-il plus difficile pour une personne issue d’un quartier prioritaire de créer son entreprise ?

Parfois, le principal frein est l’image qu’ils se font d’eux même. Il est important de démystifier la création d’entreprise. Une autre de leur crainte est la peur de « grossir » et ils veulent garder une équipe à leur image. Enfin, le frein le plus répandu est l’accès au financement. Parfois un projet ne peut pas se créer parce qu’il n’y a pas de possibilité de financement. Notre rôle est donc d’être un organisme ressource pour faire tomber tous ces freins.

Avez-vous des exemples de réussites de créateurs ?

J’en ai beaucoup ! Je pense à Emeline qui a créé son entreprise de pâtisserie. A Mamadou, lauréat du prix Talent des Cités en 2022 avec son complexe sportif connecté, à Maxime passionné de guitare qui s’est installé comme luthier. J’ai un bel exemple d’un homme hébergé par l’armée du salut et qui fabriquait tout type d’objets et de jouets en bois. Il était passionné. Aujourd’hui il travaille sur des marchés artisanaux et il a pu accéder à un logement. Son projet professionnel lui a sauvé la vie. Leur réussite est aussi un peu la nôtre.

De quoi êtes-vous le plus fier ?

Ce dont je suis le plus fier c’est d’arriver à se dire qu’une personne s’est révélée comme chef d’entreprise, qu’elle a créé de la richesse et de l’emploi. C’est de révéler des talents et la fierté est encore plus grande quand le projet n’est pas gagné mais qu’au bout il réussit. Le plus important dans mon métier est de créer ce lien de confiance sans lequel rien n’est possible.

Et pour 2025, quels sont les projets de Positiv ?

Accompagner toujours plus de futurs créateurs d’entreprise et sensibiliser plus de personnes en renforçant nos partenariats clés notamment avec France Travail.  L’association ne peut perdurer sans ces partenariats locaux mais aussi sans le mécénat financier des entreprises.