Un an du CEJ : plongez dans le quotidien d’une conseillère en Normandie

Un accompagnement sur-mesure basé sur la confiance

« Quand on avance dans l’accompagnement, on identifie les freins et on met en place le bon service au bon moment. »

Cette offre de services spécifiquement dédiée aux jeunes est également développée au sein des Missions locales. Un partenariat est mis en place entre chaque agence Pôle emploi et la Mission locale.

« Si je constate des problématiques plus sociales, j’oriente le jeune vers les services de la Mission locale, qui vont travailler sur les freins avant de parler de la reprise d’emploi », comme le confirme Laëtitia.

« Il existe une réelle complémentarité des offres de services entre nos deux structures », renchérit Martine Duchatellier-Mars.

Motivation et engagement

La semaine de Laëtitia s’organise autour des rendez-vous d’intégration chaque lundi matin, d’un atelier « connexion » le mardi après-midi pour les nouveaux, puis d’entretiens physiques ou téléphoniques en fonction des besoins de chacun. 

« Chaque jeune a accès à un journal numérique dans lequel il inscrit les démarches qu’il a effectuées dans sa semaine (réponse aux offres, entretiens de recrutement, job dating, contacts pour une formation etc …) »

C’est aussi ça le CEJ, un rythme soutenu de 15 à 20 heures hebdomadaires de démarches. « Le jeune signe et s’engage, il est important de leur faire prendre conscience qu’ils ont un engagement. Ce sont des jeunes avec peu voire aucune expérience professionnelle, il s’agit souvent de leur première inscription à Pôle emploi, il faut parfois insister sur les savoir-être. »

Et pour favoriser les échanges, une application CEJ a été créée.
Laëtitia, est convaincue par cet outil : « J’adore ! L’application permet de joindre rapidement le jeune. Elle permet aussi de dire les choses plus facilement pour les jeunes que lors d’un entretien dans un bureau par exemple. C’est parfois plus facile de l’écrire. Les jeunes l’utilisent facilement, elle répond parfaitement aux nouveaux modes de contact instantanés ».

« Une appli facile à utiliser, qui permet de communiquer avec ma conseillère plus facilement », pour Mélina, jeune femme de 22 ans en suivi CEJ depuis 1 an. Même constat pour Aurore, 19 ans, en suivi depuis 6 mois : « Chaque jour je note mes démarches et dès que j’ai un problème, j’utilise l’appli CEJ. C’est plus facile car je ne peux pas toujours venir à l’agence, sans permis ce n’est pas facile de se déplacer ».

Un accompagnement plébiscité par les jeunes

Pas toujours facile pour un jeune de démarrer dans la vie active, d’autant plus pour ceux peu diplômés ou perdus dans leur orientation professionnelle. À 20 ans, Gabriel a étudié la biologie pendant 1 an et a ensuite travaillé en CDD comme livreur monteur de meubles. Aujourd’hui, il souhaite reprendre ses études par correspondance tout en travaillant à temps partiel. Il s’est engagé dans l’accompagnement CEJ pour « qu’on l’aide à trouver un emploi ».

Même situation pour Mélina qui « se sent perdue pour trouver un métier ». Après un BTS et un service civique au sein d’un hôpital, elle souhaite se réorienter mais peine à trouver sa voie. S’engager dans le CEJ lui a permis d’accéder à « un suivi, de réaliser des périodes d’immersion professionnelles. On a évoqué plusieurs choses sur mon profil, ce que je pouvais améliorer, j’ai suivi des ateliers comme l’atelier Valoriser son Image Professionnelle (VSI) qui m’a aidée pour mes entretiens de recrutement ».

Aurore « n’y connaissait rien à la recherche d’emploi ». Après un Bac général et une année de Fac en langues étrangères, elle a sollicité Pôle emploi pour l’aider dans ses démarches de recherche d’emploi. « Le CEJ m’a permis d’avoir une aide pour entrer dans le monde du travail ». Thomas, quant à lui, après un premier emploi et des missions d’intérim s’est engagé dans le CEJ pour « être accompagné dans ma recherche d’emploi ».

Le contrat d’engagement jeune est l’une des solutions qui permet aux jeunes en décrochage scolaire, de reprendre confiance en eux et d’envisager de nouvelles opportunités. Laëtitia le confirme : « le CEJ permet de les ramener vers l’emploi. On les accompagne vers la formation ».

Un accompagnement que ces quatre jeunes conseillent à leurs amis. Aurore en parle souvent à ses « amis perdus dans leurs études » et « leur conseille cet accompagnement ». Mélina, elle aussi, recommande « aux jeunes dans la même situation d’être suivis par le CEJ. Il y a des ateliers, un suivi rapproché ».

Parmi les jeunes entrés en CEJ en mars 2022 (première cohorte), 76% ont accédé à un emploi dans les 9 mois qui ont suivi l’entrée. Offrir une gamme de services adaptées aux besoin de chaque jeune de 16 à 25 ans, en matière d’emploi, de formation et d’autonomie sociale sur l’ensemble du territoire normand, tel est le défi que relève chaque jour les 77 conseillers Pôle emploi dédiés à l’accompagnement CEJ.