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Travailler dans le nucléaire, une affaire d’hommes ?
Non ! Démonstration à l’occasion de la Semaine de l’industrie, avec Audrey Girard, Responsable des Ressources Humaines et Anaïs Prolongeau, cheffe de projets chez Nuvia.
Publié le 20/12/2024
France Travail a organisé le « café des métiers de l’industrie » le 22 novembre dernier, en coopération avec Women in Nuclear (Win) et l’Université des métiers du nucléaire. Une filière mobilisée pour atteindre la neutralité carbone dans la production d’énergie, à l’horizon 2050.
La mixité, facteur de performance
La filière nucléaire compte 24% de femmes. Augmenter cette proportion est essentiel pour dynamiser l’innovation, améliorer l’efficacité des équipes et attirer de nouveaux talents. Cela sera nécessaire pour entretenir et moderniser les centrales, démanteler celles qui doivent être arrêtées et construire les futurs EPR.
L’ambition de cette matinée d’échanges était de présenter aux demandeurs d’emploi les métiers du nucléaire, les prérequis pour s’y orienter, les compétences nécessaires et celles que l’on peut acquérir lorsqu’on exerce un métier technique dans un autre secteur. Cette matinée d’échanges a été rythmée par des témoignages de professionnelles et de professionnels qui ont présenté leur parcours et leur quotidien.
Vision de femmes qui travaillent dans le nucléaire
A l’issue de cette rencontre qui a accueilli 35 personnes, Anaïs Prolongeau a témoigné de son parcours et de son expérience de salariée dans le nucléaire.
« Quand j’ai fait mes études d’ingénieur et que je me suis orientée dans l’industrie puis dans le nucléaire, je l’ai fait parce que les opportunités se sont présentées, parce que ça m’intéressait, parce que j’avais les compétences, et c’est pour ça qu’on m’a recrutée. Je ne me suis jamais posé la question de savoir si en tant que femme, j’avais une place ou non dans ce secteur. Quand j’arrive le matin au travail je ne me pose pas la question de savoir ce que ça change d’être une femme ou un homme dans l’industrie, ce qui compte, c’est ma capacité d’adaptation, ma flexibilité, mon savoir-faire, mais aussi ma rigueur. »
Anaïs Prolongeau
Cheffe de projets chez Nuvia
De la cosmétique au nucléaire
Pendant ses études, Anaïs rêvait de travailler dans l’industrie cosmétique. Elle postule chez un grand nom de la cosmétique. Le poste prévoit un port de charge lourde, jugée rédhibitoire pour une femme.
Dépitée, mais ouverte au monde, elle poursuit ses études et devient ingénieur en génie chimique, puis cherche un poste qui lui permet de dépasser les frontières. Elle se spécialise dans les installations offshores et travaille pendant 12 ans pour l’industrie pétrolière, dans le monde entier. Face à l’évolution de la transition énergétique, elle s’oriente vers de nouvelles opportunités. Depuis quatre ans, elle est cheffe de projet chez Nuvia Structure, spécialiste de la construction et de la maintenance des installations nucléaires.
Anaïs a été recrutée par Audrey Girard, Responsable RH du groupe Nuvia, qui nous dévoile les enjeux RH de la mixité dans le nucléaire, et les moyens adaptés par Nuvia pour y répondre.
L’ensemble de nos métiers sont accessibles à tous
« Nous avons étudié dans le détail les situations de travail des différents métiers de notre entreprise. Nous nous sommes rendu compte que nombre d’entre eux peuvent être exercés indifféremment par un homme ou une femme. Nous avons travaillé avec des ergonomes pour adapter les pratiques et trouver des solutions qui permettent de réduire les tâches les plus pénibles. Cette analyse a été bénéfique pour l’ensemble de nos collaborateurs. Chez Nuvia, notre objectif est d’avoir 30% de femmes et 30 % de femmes cadres d’ici 2030. »
Audrey Girard
Responsable RH chez Nuvia
Le Plan Equality, attirer et soutenir les femmes dans le nucléaire
« Ce plan qui s’étale sur plusieurs années vise à valoriser la place des femmes chez Nuvia. Face à des besoins en forte hausse dans le secteur du nucléaire avec un prévisionnel entre 10 000 et 15 000 recrutements par an sur les prochaines années, être attractif pour l’ensemble de la population est un enjeu majeur. » précise Audrey Girard.
Pour y parvenir nous avons mis en place quatre axes d’intervention :
Promouvoir les métiers techniques et parallèlement, les matières scientifiques qui permettent d’y accéder auprès des jeunes et bien sûr des filles.
Changer les perceptions genrées des métiers techniques à travers nos engagements dans les associations de promotion des métiers scientifiques : « Elles bougent » et « Women in Nuclear ».
Attirer des candidates avec des annonces et des descriptions de poste plus inclusives.
Soutenir les femmes dans leur évolution professionnelle avec des programmes de coaching et des ateliers pour les managers.
Le plan Equality a démarré en 2021 et finira en 2030. Il s’inscrit dans la philosophie de l’entreprise, ouverte aux talents et à toutes les compétences, dans des métiers très variés, pour des profils d’ouvriers, de techniciens, d’ingénieurs et de managers.
« Chez Nuvia, ce qui compte, c’est d’être passionné et d’aimer ce que l’on fait, quel que soit le métier que l’on exerce, que l’on soit ouvrier, technicien, ingénieur ou manager. » conclut Audrey Girard.
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