Paroles d’experts. La construction navale a le vent en poupe

Quelles sont les caractéristiques du marché de l’emploi, dans le secteur de la construction navale ?

C’est un secteur dynamique, aussi bien pour la construction que la maintenance. Cette tendance est bien parti pour durer, de mon point de vue, d’autant qu’on sent une volonté des collectivités territoriales de soutenir ce secteur. Nous sommes en revanche freinés par les difficultés de recrutement, avec beaucoup d’offres d’emploi non pourvus, faute de candidats, alors même que nous proposons des contrats en CDI ! C’est le cas pour des profils très recherchés comme les chaudronniers-tuyauteurs, les dessinateurs de bureau d’études, ou les techniciens composite. Je pense aussi aux électriciens, pour la conception et l’installation de circuits électriques. 

Comment vous adaptez-vous à cette situation de pénurie de candidats ?

Nous avons revu nos demandes à la baisse : nous n’exigeons plus des candidats qu’ils soient immédiatement opérationnels. Nous formons aussi les nouveaux entrants à nos métiers, en interne, avec un système de « compagnonnage » : des salariés expérimentés prennent en charge les nouveaux venus. Nous avons aussi élargi notre zone géographique de recrutement qui s’étend désormais à la France entière. Nous participons enfin à des salons de l’emploi, des jobdating… pour tâcher de pallier à ces difficultés de recrutement.

Est-il nécessaire de posséder un diplôme ou une qualification pour postuler ?

Nous recrutons du CAP au Bac+5, dans des spécialités très diverses. Mais sur ce point aussi, nous nous sommes adaptés face à la pénurie de candidats. Même si une formation diplômante ou qualifiante reste un plus indéniable, nous ne fermons pas la porte aux postulants s’ils nous convainquent qu’ils ont envie de rejoindre notre entreprise et de se former. Le premier critère de choix dans ce cas est le savoir-être, plutôt que le savoir-faire.