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La banque investit sur de nouveaux talents
Deuxième groupe bancaire de France, le Groupe BPCE (Banque Populaire, Caisse d’Epargne, Natixis…), exerce tous les métiers de la banque et de l'assurance. Très axé sur le recrutement, l’évolution des compétences et la formation sur un marché concurrentiel et dynamique, le groupe décline une stratégie plus inclusive pour séduire une génération plus mobile. Décryptage avec Alain Fournier, Directeur Expérience collaborateur et Politique d’emploi du Groupe BPCE*.
Publié le 19/01/2022
Comment se positionne le marché bancaire aujourd’hui en termes d’attractivité ?
À titre indicatif, en 2020, le secteur bancaire a recruté au global plus de 35 000 personnes, dont 12 000 pour le Groupe BPCE, tous contrats confondus. C’est donc un marché très dynamique où la concurrence est rude, mais pas forcément entre établissements bancaires. De nombreux domaines d’activités sont en quête des mêmes profils, issus du commercial, de l’informatique, du digital, de la data, etc. ; non spécifiques à notre secteur. Il est vrai qu’à une époque, la concurrence se jouait sur l’échiquier des jeunes diplômés, mais elle touche aujourd’hui tout type de profils. Dans ce contexte de pénurie, les entreprises nous disent qu’elles ont du mal à recruter les candidats correspondant aux profils recherchés. Et c’est une vraie problématique.
Qu’est-ce qui explique ce phénomène, et comment l’endiguer ?
Les anciennes générations entraient dans le secteur de la banque pour y faire carrière. Désormais plus mobiles, les jeunes viennent chercher de l’expérience pendant quelques années, puis se redirigent vers un autre secteur. Ce phénomène a un impact sur le turnover, plus important qu’auparavant. Non pas que les jeunes n’aiment pas la banque, mais ils recherchent d’autres terrains d’expérience. De plus, la banque n’est pas forcément « connue » pour rechercher des profils commerciaux. Il est donc nécessaire de sensibiliser les candidats sur ce besoin-là. D’autant que le métier de conseiller bancaire n’implique pas de parcourir des kilomètres par jour tel un VRP. Le commercial est affecté dans une agence et peut aller voir des clients artisans ou des entreprises sur le terrain pour les accompagner dans le financement de leur projet… : des missions plurielles, véritablement porteuses de sens.
Quels sont vos principaux chantiers RH aujourd’hui ?
Au sein du Groupe BPCE, nous nous mobilisons sur trois domaines clés que sont le recrutement, l’évolution des compétences et la formation, pour aider nos collaborateurs à se mettre au diapason de la transformation des métiers. La banque a toujours été un secteur où l’on se forme beaucoup et où l’on continuera à le faire. En ce sens, le Groupe BPCE consacre aujourd’hui près de 6 % de la masse salariale à la formation : c’est beaucoup et indispensable. Cela signifie que nos salariés suivent constamment des modules en présentiel ou digitalisés, l’équivalent de deux jours de formation par an en moyenne. C’est d’ailleurs le cas pour l’ensemble du secteur.
Dans un monde de plus en plus digital, comment évoluent vos métiers ?
Il s’agit davantage d’une évolution digitale de l’ensemble de nos métiers, que ce soit la relation client, les outils marketing ou encore les techniques de recrutement au niveau RH. En agence bancaire, d’autant plus en cette période, nos conseillers clientèle sont amenés à faire davantage d’entretiens à distance, à accompagner les clients sur l’utilisation de leur application bancaire, à utiliser les réseaux sociaux. Cette transition nécessite des formations internes. Il y a également de nouveaux métiers strictement liés au numérique et au digital axés sur la collecte et l’analyse stratégiques de la data, qui sont devenus de vrais leviers stratégiques.
L’inclusion est-elle une réponse à la quête de nouveaux talents ?
Le groupe mène une vraie action sur le sujet depuis quelques années, visant à attirer les jeunes diplômés issus des quartiers prioritaires de la ville (QPV). L’association « Nos quartiers ont du talent » permet notamment d’accompagner des personnes qui n’ont pas toujours les bons codes, le bon réseau ; de les guider dans la préparation de leur CV et entretiens, de les aider à développer un carnet d’adresses…, ou de leur faire bénéficier d’un système de parrainage. Le principe est le même avec l’association « Sport dans la ville », où l’insertion sociale et professionnelle se fait par le sport ; un domaine dans lequel le Groupe BPCE est très actif, notamment en tant que partenaire premium des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Nos métiers sont également ouverts aux personnes en situation de handicap avec l’appui de l’association HandiFormaBanque. Tous ces publics peuvent tout à fait rejoindre nos banques et ceux bénéficiant d’une expérience professionnelle se reconvertir vers nos métiers, et nous les y encourageons.
Avez-vous des projets de partenariat en cours, notamment avec Pôle emploi ?
Pôle emploi est un levier de taille pour recruter des candidats justifiant d’une ou plusieurs expériences professionnelles. Des projets sont en effet lancés dans un contexte de difficulté persistant à recruter des profils juniors, très sollicités, notamment dans le domaine commercial. Nous réfléchissons actuellement avec notre opérateur de compétences, Opco Atlas, à mettre en place des périodes de préparation opérationnelle à l’emploi collective (OPEC) ou individuelle (OPEI), dont le sourcing passe obligatoirement par Pôle emploi. Au sein du groupe, trois entreprises ont déjà enclenché ce dispositif partenarial sur toute la France. C’est le dossier du moment : chercher différemment, solliciter des personnes inscrites à Pôle emploi et les former au secteur, dans la mesure où leur savoir-être et leur bagage commercial correspondent à nos besoins et à la culture de la banque.
*Banque Populaire, Caisse d’Epargne, Natixis, Crédit Coopératif, Casden, Banque Palatine, Oney
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