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Éolien maritime : un secteur qui recrute

Nouvelle filière, plus de 800 emplois créés entre 2018 et 2020, collaboration étroite avec Pôle emploi… Vents favorables pour l’éolien maritime chez General Electric. Pour en parler, Florence Martinez Flores, DRH de LM Wind Power, filiale du Groupe à Cherbourg, et Augustin Cloix, Responsable RH de GE Renewable Energy à Saint-Nazaire.

Publié le  24/09/2020

Parlez-nous des spécificités de vos sites d’activité.

Florence Martinez Flores : À Cherbourg, nous fabriquons les pales d’éoliennes maritimes pour GE Renewable Energy. Un site ambitieux puisqu’il concoure à la production de l’Haliade-X 12 MW, l’éolienne maritime la plus puissante du marché aujourd’hui en fonctionnement. L’usine a démarré en 2018 et a déjà permis la création de 300 emplois – 550 emplois attendus au total en 2021 – et d’une nouvelle activité accompagnée d’une formation continue internalisée.

Augustin Cloix :  À Saint-Nazaire, nous montons et assemblons les nacelles d’éoliennes, ces « têtes » sur lesquelles viennent se raccorder les pales. Ici aussi, depuis la création du site en 2015, nous avons mis sur pied une nouvelle filière, avec 250 personnes recrutées depuis avril 2020. Nous produisons actuellement 80 nacelles Haliade 150–6 MW pour le premier champ éolien en mer français au large de Saint-Nazaire. L’usine prépare également sa mutation pour produire dès fin 2021 l’Haliade-X 12 MW. Les cadences de production de cette éolienne seront supérieures à celles que nous avons aujourd’hui, nous prévoyons donc de renforcer nos effectifs.
 

En termes d’emploi, quels enjeux avez-vous rencontrés ?

F.M.F : Ici à Cherbourg, le processus de recrutement a été hors norme. Dans un bassin d’emplois tendu, nous étions face à de gros besoins en main d’œuvre sur des métiers nécessitant une formation totalement nouvelle, même pour les fonctions en support au process de fabrication en usine (qualité, logistique, maintenance…). 90% de nos recrutements concernaient des profils non-cadres, mais trouver les bons opérateurs production a représenté un vrai challenge car nous recherchions des personnes avec des aptitudes, plus qu’une formation initiale.

A.C : Le bassin nazairien est très concurrentiel du fait de la présence des Chantiers de l’Atlantique, de l’aéronautique avec Airbus, qui sont demandeurs de compétences similaires aux nôtres en mécanique, électrique et logistique. Les principaux postes de l’usine sont les monteurs mécaniciens, les électriciens, les métiers liés aux tests, à la logistique et à la qualité. Mais comme à Cherbourg, le recrutement était ouvert car nous avions comme objectif de former aux spécificités de cette nouvelle filière, ce qui nécessitait parfois de repartir de zéro.
 

Avez-vous pu toucher de ce fait des publics plus éloignés de l’emploi ou en reconversion ?

F.M.F : Tout à fait ! 75% de la population recrutée l’année dernière avait un niveau BAC ou infra-BAC et la moitié est assimilée clause sociale, qui désigne notamment les personnes âgées de 50 ans et plus, les jeunes de moins de 26 ans dans une démarche de recherche d’emploi ou de faible niveau d’études. Cela a représenté une véritable opportunité pour ce public plus sensible.

A.C : Nous avons aussi recruté à Saint-Nazaire des candidats qui n’avaient pas ou peu d’expérience, notamment dans la mécanique et la logistique. Des demandeurs en reconversion professionnelle ont notamment postulé. Nous comptons ainsi dans nos effectifs une esthéticienne, une coiffeuse, une gérante de commerce, un militaire, un cuisinier et un agent animalier. Ils apportent une diversité parmi les profils industriels, une vraie richesse culturelle et font bénéficier à l’entreprise des aptitudes acquises lors de leurs précédentes carrières. A noter enfin une part significative de femmes dans nos effectifs de production, soit environ 30%.
 

Comment Pôle emploi vous a accompagné dans ces recrutements ?

F.M.F : Pôle emploi a su s’organiser pour répondre à nos demandes : un référent entreprise unique a coordonné les trois agences locales du bassin et l’équipe en charge du recrutement par simulation ; c’est donc une coopération départementale et inter-régionale des services qui a été mise en place pour faire face à nos demandes d’élargissement de sollicitation des candidats… Cette flexibilité nous a permis de présenter nos métiers et nos processus de recrutement et formation à des antennes de Pôle emploi d’autres régions. 

A.C :  J’abonde dans le sens de Florence. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos référents Pôle emploi. À Saint-Nazaire, il existe au sein de l’antenne locale un pôle « énergie marine renouvelable », avec des interlocuteurs spécialisés. Nos métiers, ils les connaissent pour avoir visité l’usine, rencontré les opérateurs et compris la réalité de notre environnement très normé, notamment en matière d’hygiène, de sécurité et d’environnement. 
 

Quels services de Pôle emploi vous ont aidé dans votre prospection ?

F.M.F : La Méthode de Recrutement par Simulation (MRS) était dans la droite ligne de notre approche ouverte à tous types de profils. En évaluant les candidats sur leurs capacités, les conseillers MRS de Pôle emploi se focalisaient moins sur leur diplôme et leur formation initiale que sur leur habileté et leur savoir-être nécessaires pour le poste. Pour le recrutement de nos 250 postes d’opérateurs de production à l’usine, ils ont évalué plus de 800 candidats par ce biais en 2019. Citons également la Préparation Opérationnelle à l’Emploi individuelle (POE), concrètement une formation de préparation de nos candidats à leur prise de poste. 

A.C :  Même constat à Saint-Nazaire pour nos employés. Au-delà des services, nous valorisons beaucoup la compétence des conseillers Emploi et Insertion de Pôle emploi, des missions locales et des organismes spécialisés. Leur connaissance du territoire est fine et ils nous proposent des profils non décelables via les parcours classiques. C’est vraiment précieux sur nos sites.
 

Quels autres moyens avez-vous utilisés pour recruter ?

F.M.F : Sur Cherbourg, la plateforme L’industrie recrute de l’UIMM, qui a une belle visibilité en local, les forums emploi et nos réseaux sociaux internes (Facebook et Linkedin). 

A.C :  À Saint-Nazaire, nous avons constaté une véritable efficacité des Forum emploi. Je pense notamment au Forum régional « Trajectoire » auquel GE Renewable Energy participe, au sein du pôle « Pratiquer par le geste ». Les candidats peuvent s’adonner à des métiers pratiqués dans l’usine (siliconage, serrage, cablage…), sous l’œil averti de nos opérateurs. Une façon concrète de découvrir nos métiers et qui lève des barrières pour les personnes peu à l’aise en entretien. 
 

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