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D’ici à 2030, les soft skills seront au cœur des stratégies de recrutement des entreprises

La pandémie a accéléré l’utilisation massive des nouvelles technologies dans le monde de l’entreprise, laissant une place de choix aux machines. Pourtant, ce sont les compétences humaines qui sont aujourd’hui la priorité des recruteurs. Analyse.

Publié le  11/03/2022

Les nouvelles technologies bouleversent l’ordre établi du monde du travail : d’ici à 2030, 30 à 40 % des tâches quotidiennes de plus de la moitié des métiers devraient être automatisées. Ce phénomène traduit la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA), du machine learning, du Big Data, de la réalité virtuelle et autres technologies comme la 5G. À la clé pour les entreprises, une automatisation massive du travail et une productivité décuplée. Une transformation des métiers qui questionne la place des salariés, 800 millions d’entre eux devraient être impactés par ces mutations face aux technologies. Dans un futur proche, les compétences techniques ne suffiront plus, pour se distinguer, il faudra aussi développer des compétences socio-émotionnelles, les « soft skills ».

Le monde du travail 4.0 combine machines et intelligence humaine

Centres d’appels pilotés par des algorithmes, véhicules autonomes, maintenance prédictive, outils collaboratifs puissants… Les nouvelles technologies sont la promesse d’un monde du travail moins pénible et plus efficient. Dans les années à venir, les salariés seront massivement épaulés par les machines et le numérique dans la réalisation de tâches complexes, dangereuses ou chronophages, quand les entreprises gagneront nettement en productivité, avec des chaînes de production plus intelligentes, des analyses de données poussées et de véritables économies d’échelle. Un monde du travail plus performant au sein duquel les compétences techniques seront largement préemptées par les nouvelles technologies, créant un nouvel impératif pour les entreprises : miser sur les soft skills des employés.

 

Les soft skills, que l’on pourrait traduire par « compétences émotionnelles » ou « compétences socio-émotionnelles » sont le pendant des compétences dites techniques que sont les « hard skills », et dans le monde du travail de demain, elles seront indispensables. En effet, si selon une étude du cabinet McKinsey, la demande en compétences physiques et manuelles devrait chuter de 16 % d’ici 2030 en Europe, les salariés dotés de soft skills seront de plus en plus recherchés pour assurer le bon fonctionnement du monde du travail 4.0. Comme le souligne l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), au sein d’environnements hyper connectés, les soft skills auront un rôle structurant pour la coordination entre équipes, la prise de décision, l’analyse ou encore la résolution de problèmes. Autant de qualités humaines hors du champ de compétences des machines et, comme le précise Accenture, les soft skills seront primordiales pour exploiter pleinement le potentiel des nouvelles technologies et en faire une réelle plus-value pour les entreprises.

 

En somme, face à l’intelligence artificielle, il faut de l’intelligence humaine. Celle qui permettra de prendre du recul, de faire des arbitrages, de mettre en perspective des résultats, de mesurer concrètement l’impact d’une technologie sur un domaine ou une organisation et d’en éviter les dérives possibles.

Quelles compétences pour demain ?

2030 est encore loin et pourtant, selon le réseau social LinkedIn, 92 % des entreprises s’accordent déjà à dire que les soft skills sont déjà aussi importantes que les hard skills, et 80 % estiment qu’elles sont facteurs de succès pour les organisations. Mais qu’entend-on véritablement par soft skills ? Desquelles les entreprises ne pourront bientôt plus se passer ? Le Forum économique mondial en a recensé huit qui feront le monde du travail de demain :

 

  • Les capacités de réflexion et de raisonnement analytique ;
  • L’apprentissage continu ;
  • La résolution de problèmes complexes ;
  • L’esprit critique ;
  • La créativité et la prise d’initiative ;
  • Le leadership ;
  • La résilience et la flexibilité ;
  • Le raisonnement et la conceptualisation.

 

Ces compétences relèvent à la fois du collectif (travail en équipe ou résolution de problèmes de manière collaborative), mais touchent aussi aux capacités individuelles de chacun à évaluer une situation et à réagir de la façon la plus adaptée. D’autres soft skills clés retiennent aussi l’attention d’une large partie des experts telles que l’adaptabilité, la communication, la créativité, l’autonomie, l’humilité et l’engagement.

De hard skills à soft skills, le challenge des recruteurs

Nul doute donc que les soft skills seront au cœur des métiers de demain et les recruteurs commencent à anticiper aujourd’hui l’échéance de 2030. Une démarche qui n’est pas si simple quand on sait que seulement 41 % des organisations ont pour l’heure réussi à mettre en place des dispositifs permettant d’intégrer et de mesurer ces compétences au sein de leurs process RH. Pour McKinsey, les entreprises peinent particulièrement à recruter les candidats capables d’adresser pleinement les soft skills suivantes :

 

  • La résolution de problèmes, l’esprit critique, l’innovation et la créativité ;
  • La capacité à gérer des situations complexes ;
  • La communication.

 

Pour pallier ces difficultés et répondre aux impératifs de demain, 49 % des entreprises européennes misent tant sur le recrutement de nouveaux collaborateurs disposant de soft skills que sur la formation des salariés déjà en poste ; à l’inverse, d’autres privilégient d’abord la montée en compétences de leurs collaborateurs plutôt que les recrutements.

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