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« EDF recrute pour des carrières passionnantes partout en France »

Rencontre avec Christophe Carval, membre du comité exécutif du Groupe EDF en charge des ressources humaines. Emplois, formations, partenariat avec Pôle emploi… Mieux comprendre les défis de l’énergéticien au cœur de la relance du nucléaire en France.

Publié le  08/03/2023

 

christophe_carval_art_org.jpg (PORTRAITS CODIR EDF)

 

Pouvez-vous nous préciser les enjeux RH de la filière nucléaire au sein d’EDF dans le cadre du plan de relance pour la décennie à venir ?

Christophe Carval : La relance du nouveau nucléaire fait émerger de nouveaux besoins en compétences en nature et en volume pour que la France soit au rendez-vous de ses ambitions en matière de transition énergétique. Pour cela, le programme de construction de 3 paires de réacteurs EPR2, par son ampleur, est un formidable levier pour la réindustrialisation de la France, sa souveraineté énergétique et la lutte contre le changement climatique. S’il est lancé par l’État, ce programme mobilisera plus de 30 000 emplois pendant la phase de construction (directs et indirects), dont plus de 20 000 directement liés à la construction. On estime à plus de 10 000 le nombre d’emplois pendant toute la phase d’exploitation jusqu’au début du XXIIème siècle, sur la base de 6 réacteurs en exploitation.

Pour le Groupe EDF, en 2022, 3 500 nouvelles collaboratrices et nouveaux collaborateurs ont intégré les équipes du nucléaire. C’est 60 % de plus qu’en 2021 ! Si l’on se projette sur la période 2022-2024, cela représentera 8 000 à 9 000 recrutements ; pour EDF SA et Framatome principalement. Nous devons donc faire savoir que nous recrutons, que nous proposons des carrières passionnantes dans toute la France dans un secteur qui contribue à la transition énergétique.

 

Quels sont les métiers en tension ?

C.C. : Les profils recherchés sont massivement dans les domaines scientifiques et techniques. Ce sont des emplois d’industrie ; des métiers concrets et opérationnels qui ont pour finalité passionnante de contribuer à lutter contre le changement climatique.

Les centrales en fonctionnement recrutent dans tous les métiers d’exploitation, de conduite, de la maintenance, du CAP au BAC+5.

Les nouveaux projets font émerger des besoins dans les métiers d’ingénierie d’affaires, de techniciens dans les métiers notamment de la conception (génie civil, mécanique, électricité, etc…), du management de projet et de la construction (soudeurs), du bac pro au bac +5. 

 

« Nous recrutons par milliers, pour des carrières stimulantes bien réparties en France et au service de la transition énergétique. » - Christophe Carval, DRH groupe EDF »


Comment travaillez-vous avec Pôle emploi pour pourvoir vos métiers du nucléaire ? Organisez-vous des actions conjointes ?

C.C. : Nous sommes attentifs à mettre en place des actions en lien avec les acteurs de la politique de l’emploi dont Pôle emploi, les collectivités locales ainsi que le monde associatif. Nous travaillons ensemble à plusieurs niveaux pour amplifier l’impact de nos actions et booster nos recrutements.

Je souhaite d’abord souligner le travail de proximité mené entre EDF et Pôle emploi dans chaque région de France, via des forums locaux et régionaux, des jobs dating, la mise en visibilité des offres d’emploi près de chez soi, la mise en place de la méthode de recrutement par simulation, des opérations de recrutement par le sport comme « Du stade vers l’emploi ». Ces modes de recrutement innovants sont plus inclusifs et très efficaces.

Des actions sont aussi pilotées au niveau national : forums de l’emploi, campagnes sur les semaines thématiques comme la Semaine des métiers du nucléaire mais aussi pour les métiers de l’IT et l’alternance, mise en visibilité de nos métiers via des vidéos témoignages de salariés, actions dans le cadre du plan « 1 jeune,1 solution ».

 

Collaborez-vous avec les opérateurs de formation et des partenaires comme l’Université des métiers du nucléaire ou l’UIMM ?

C.C. : Bien sûr ! Le Groupe EDF est un des membres fondateurs de l’Université des métiers du nucléaire. Cette université hors les murs a pour mission de fédérer l’ensemble des acteurs de l’éducation (État, ministères de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche, des campus des métiers) pour que les formations soient adaptées aux besoins de la filière nucléaire, donner envie aux jeunes de nous rejoindre. 

Par exemple, en 2 ans, 6 écoles de soudage ont été créées pour répondre aux besoins colossaux de recrutement dans ce domaine. Toutes les formations disponibles sont regroupées sur le site monavenirdanslenucléaire.fr.

 

« Conseillers Entreprises, forum emploi, MRS, job-dating, offres géolocalisées… Nous apprécions la variété et la créativité des méthodes déployées par Pôle emploi pour nous aider à former et à recruter. »


Formez-vous aux métiers du nucléaire en interne ?

C.C. : Une fois recrutés au sein des équipes d’EDF, nous proposons des programmes de formation via des centres internes, par exemple sur des simulateurs de pilotage de centrale nucléaire. Pour cela, nous avons mis en place une académie des savoirs par métiers afin de former nos jeunes recrues sur nos spécificités. 

Les salariés plus séniors et plus expérimentés ainsi que le Knowledge Management jouent aussi un rôle clef dans la transmission des savoirs. 
Nous facilitons les reconversions de nos salariés avec par exemple l’amplification du nombre de promotions de techniciens d’exploitation nucléaire (titre certifié en novembre 2021) pour en créer sur d’autres bassins géographiques.

 

Constatez-vous un changement de mentalité des Français à l’encontre du nucléaire ces dernières années ?

C.C. : L’opinion publique évolue et le soutien au nucléaire progresse. Il est vrai que le contexte géopolitique consolide la contribution globale du nucléaire à l’économie française et à la souveraineté nationale. Via un baromètre que nous réalisons auprès de l’opinion publique chaque année, nous constatons en 2022 des records d’approbation face aux créations d’emploi dans cette industrie (77%) et au fait que celle-ci est « bonne pour l’économie française » (67%). 

Le Groupe EDF est un énergéticien incontournable dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et il est vrai que notre raison d’être attire les jeunes qui souhaitent s’investir en faveur de l’environnement.

 

« Le soutien de l’opinion publique envers le nucléaire nous encourage à avancer. »


L’action RH d’EDF et de ses partenaires s’en trouve-t-elle facilitée ? EDF mène-t-elle des actions RH audacieuses ou inattendues pour capter ses futures recrues ?

C.C. : Le Groupe EDF est un énergéticien incontournable dans la lutte contre le réchauffement climatique. En suscitant des vocations, EDF prépare les nouvelles générations à construire un mix énergétique responsable et neutre en CO2. Ces actions attirent les jeunes qui souhaitent s’investir en faveur de l’environnement.

La marque employeur du groupe porte ces messages et innove dans les modalités pour susciter des vocations et inciter à postuler sur le site edfrecrute : que ce soit pour une alternance, un stage, un CDI.

Nous travaillons de plus en plus sur les réseaux sociaux avec des témoignages de nos salariés qui sont nos meilleurs ambassadeurs, via notamment la série ELECTRIC TEAM et des podcasts sur Deezer, Spotify, Apple podcasts…

Nous proposons aussi de visiter nos sites industriels d’EDF, lors d’événements comme la Semaine de l’industrie, ou cette Semaine des métiers du nucléaire, mais aussi tout au long de l’année. Nous avons accueilli 500 000 visiteurs sur nos installations en 2022. Les enseignants peuvent inscrire leur classe pour une visite d’installation, dans toute la France sur edf.fr/visiteredf. Notre partenariat avec la Fondation C Génial est aussi un excellent exemple de notre volonté de faire découvrir aux collégiens et aux lycéens les métiers scientifiques. 

La féminisation de nos métiers constitue un autre axe fort de nos objectifs de recrutement. L’industrie offre des carrières pour les femmes, comme pour les hommes. Avec l’association Elles Bougent, 500 marraines EDF se rendent aussi dans les lycées, écoles ou universités pour mettre en avant les métiers scientifiques et industriels auprès des étudiantes.

 

Quelles perspectives d’emplois pour le Groupe EDF dans la décennie à venir ? Existe-t-il des passerelles entre les métiers du nucléaire et les autres énergies notamment renouvelables ?

C.C. : Oui en effet. Au sein du Groupe EDF, nous favorisons le développement de formations sur des métiers en tension ou l’émergence de nouveaux métiers ou pour répondre aux enjeux climatiques autour de 3 axes : 

  • Les métiers autour de la décarbonation des usages : métiers des obligations d’achat, métiers du management de l’énergie, optimiseur de production (réseau électrique et smart charging, services autour de l’optimisation des processus industriels), métiers de l’exploitation / maintenance (chaudière, ventilation, climatisation) ;
  • Les métiers autour de la décarbonation de notre production : nouveaux métiers pour les projets Nouveau Nucléaire, le renouvelable (solaire et éolien, dont off-shore), déconstruction et déchets, thermique décarboné du futur, hydrogène, batteries ;
  • Les métiers pour accompagner les pays dans leur transition énergétique comme la mise en place d’une promotion du nouveau parcours de formation Environnement et Société. 

Il existe des passerelles entre les énergies, car de nombreux métiers sont similaires et s’appuient sur des compétences identiques, comme la maintenance des installations de production, le pilotage de projet, la gestion de la data…

En 2022, nous avons recrutés 15 500 CDI, alternants et stagiaires en France. Les estimations pour les années à venir sont similaires voire croissantes. 

 

 

Dossier nucléaire de Pôle emploi

Semaine des métiers du nucléaire (6-10 mars 2023)

Site RH dédié Mon avenir dans le nucléaire
 

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