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La SporTech, de nouveaux métiers entre sport et digital

Avec la valorisation de la pratique sportive, une nouvelle filière a fait son apparition ces dernières années : la SporTech. Contraction de sport et technologie, la SporTech occasionne l’apparition d’emplois et d’opportunités inédits de reconversion. Rencontre avec quelques dirigeants de start-up engagées dans ce nouveau modèle…

Publié le  16/02/2023

La prise de conscience croissante des bienfaits du sport et le désir de bien-être ont réveillé chez les Français une envie de pratiquer une activité physique, un engouement qui se manifeste aussi bien dans la sphère privée que professionnelle. Cet essor a permis la création de start-up qui s’appuient sur la technologie et le digital pour proposer de nouveaux services aux sportifs amateurs et professionnels, qui vont de l’application pour réserver un coach de sport près de chez soi aux capteurs qui augmentent la performance des sportifs professionnels. 

Réunies au sein de la filière French SporTech, ces start-up se sont données pour mission de démocratiser, grâce à la technologie, le sport à domicile ou au travail, en amateur et en professionnel, comme le souligne ce rapport sur la SporTech en France. Avec la multiplication des compétitions sportives et la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris, l’écosystème français de l’engagement des fans est très dynamique, avec d’importantes levées de fonds, comme en témoigne l’ascension fulgurante de la première licorne SporTech française, Sorare.

Les start-up françaises de la SporTech profitent en effet de la promotion du sport au travail ou de l’essor de la pratique du sport amateur pour développer des solutions innovantes. « Forte de sa capacité d’innovation, la French SporTech impacte le quotidien de millions de Français, qu’ils soient sportifs professionnels, amateurs de fitness connecté ou friands de ligues de football virtuelles entre amis », conclut l’étude du cabinet Roland Berger.


 

Une filière SporTech en plein essor

« Ce secteur est extrêmement actif en France, notamment à la suite de sa structuration au sein de la French SporTech. Nous sommes au démarrage de la SporTech, comme l’était la FinTech il y a cinq ans », remarque Jacques D’Arrigo, membre du bureau de SporTech France et co-fondateur de Footbar, qui propose des capteurs de mesure de performance pour les footballeurs amateurs. « L’étude que nous avons publié avec Roland Berger montre l’essor de cette filière, qui commence à rassembler de plus en plus d’emplois et d’opportunités d’emploi pour les jeunes et les moins jeunes. Tout le monde a envie d’avoir une meilleure santé ; la pratique du sport a des vertus psychologique et physique et est un élément de lien social essentiel. »

De son côté, Gatien Letartre, président-directeur général de Trainme, a cofondé cette start-up pour faciliter et flexibiliser la pratique sportive pour les particuliers, à travers la réservation de coach, et pour les entreprises, avec la mise en place de programmes sports bien-être. La start-up, qui s’est rapprochée du groupe Decathlon, dénombre aujourd’hui plus de 1 800 intervenants sportifs qui auront touché 200 000 personnes en 2022.

« On estime entre 200 et 300 initiatives en France autour de la SporTech, qui regroupe beaucoup d’acteurs et dont le chiffre d’affaires augmente, aussi bien ici qu’en Europe. C’est un marché et un pan de l’économie en pleine explosion, avec des perspectives de développement très positives en France, compte tenu des Jeux olympiques de 2024… ». Ces initiatives reflètent les enjeux liés aux JO, tels que l’accessibilité, la durabilité, l’expérience des supporters (à domicile ou dans le stade), l’engagement des fans, l’expérience des athlètes, l’optimisation des processus ou le design actif. 

Pourquoi cette forte croissance ? Parce que la prise de conscience du bien-être, de l’envie de se mettre en mouvement est de plus en plus forte dans de nombreux pays. L’objectif est en effet de remettre trois millions de Français au sport et de faire de la France une nation sportive. La SporTech y contribue sur la partie digitale, infrastructures, solutions… 

Aurélie Dyèvre, directrice associée de MyCoach Sport, start-up dédiée à la digitalisation du sport amateur, est également co-présidente de la French SporTech. « La SportTech a été créée il y a trois ans pour réunir dans un même collectif les start-up qui conjuguent technologie, innovation et sport. Notre idée était de porter plus haut la voix des start-up, pour crédibiliser la filière et faire savoir que nos projets avaient de l’avenir et que nous générions de l’emploi. » 

 


 

Des recrutements dans tous types de métiers

La filière SporTech va engendrer de la croissance, de l’activité économique et donc du recrutement dans les mois et les années à venir. Toutes les entreprises œuvrant dans la SporTech vont recruter en 2023, pour tout type de postes, informatique, opérationnel, vente, marketing, communication, data… 

« Les profils attirés par ce domaine sont essentiellement des jeunes, en stage, en alternance ou en CDI », remarque Jacques D’Arrigo. Les fonctions proposées sur le fil LinkedIn de la filière SporTech France se répartissent dans trois domaines : les fonctions techniques (ingénieurs, développeurs en intelligence artificielle, data scientists…) ; les fonctions commerciales, marketing et communication (responsable commercial, community manager, responsable de création de contenus, notamment vidéos, business développeurs…) et les métiers administratifs ou liés à l’opérationnel et la logistique (responsable financier, acheteur…).

« Actuellement, chez Trainme, nous recrutons plus de commerciaux que de techs, souligne Gatien Letartre. Les personnes qui s’intéressent au sport et ont envie de travailler dans ce secteur commencent à se tourner vers la SporTech.»

Certes, le marché du sport répond naturellement aux désirs d’épanouissement et de développement personnel. Mais la plupart des entreprises de la SporTech rencontrent des difficultés de recrutement et reçoivent aujourd’hui cinq fois moins de profils de commerciaux ou de développeurs qu’il y a deux ans pour le même type de poste. 

« Avec de plus en plus de fonds d’investissements qui souhaitent investir dans des start-up à impact, notre secteur génère de plus en plus de chiffre d’affaires et nos entreprises sont en pleine croissance. Cela attire les talents et je pense que ce n’est que le début, car c’est le secteur de demain ! Plus on fera confiance aux start-up dans le sport, plus ce secteur va se développer… », conclut Aurélie Dyèvre qui encourage tous les passionnés de sport, de technologie et d’innovation à postuler pour rejoindre la filière SporTech.


 

Pôle emploi partenaire d’un événement SporTech à l’été 2023

Toute la filière SporTech se retrouvera les 29, 30 juin et 1er juillet sous la tour Eiffel, à Paris, pour un grand événement : Sport Unlimitech. Ces rencontres thématiques ont été créées en 2019 par le rugbyman Frédéric Michalak et Karine Herman, directrice générale de ce festival sportif. C’est un lieu où tous les talents, les financements et les métiers de la SporTech se rencontrent. Après Lille, Toulouse en décembre et Lyon en mars, l’objectif de ces trois journées parisiennes est de rassembler les centres de recherche, les entreprises, les athlètes qui testent ces innovations, les start-up, les collectivités et les institutions. Il est également l’occasion de faire connaître à un plus large public ces métiers et les formations qui permettent d’y accéder, notamment grâce à la présence d’écoles et d’universités.

 

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