Le mentorat au féminin, un gage de confiance et de progression

Le principe du mentorat repose sur la mise en relation d’une personne souhaitant évoluer professionnellement (la mentorée) et d’une autre plus expérimentée (le ou la mentor). Ce dispositif se révèle particulièrement pertinent pour les femmes travaillant dans des secteurs majoritairement masculins, ou en butte à un plafond de verre pour accéder à des postes de management. Plus généralement, le mentorat favorise la progression de la diversité et de l’inclusion dans le cadre professionnel. 
Il existe trois dispositifs majeurs de mentorat au féminin.

Le premier, le plus courant, réunit une salariée et une femme/un homme cadre supérieur. Le/la mentor guide, conseille et encourage la mentorée, en mettant à sa disposition ses compétences, ses bonnes pratiques, voire son réseau, mais aussi en l’orientant vers un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Le deuxième, le mentorat inversé, offre à une femme cadre supérieure l’opportunité de recueillir des informations d’une femme moins expérimentée, mais au fait des technologies et des tendances appréciées par les jeunes générations.

Enfin, le mentorat par les pairs relie des femmes occupant des postes ou des fonctions similaires, désireuses d’obtenir un soutien ou un avis pour surmonter certains défis.
 

Une relation de confiance

Globalement, le mentorat révèle toute son efficacité pour aider les femmes à développer leur projet professionnel grâce à des guides à leur écoute, sans relation hiérarchique directe, donc sans a priori. Une relation de confiance qui s’établit petit à petit, au gré d’échanges et de partages d’expériences. Ainsi, chez Amazon, plus de 300 jeunes femmes bénéficient d’un programme de mentorat avec 120 mentors grâce à la plateforme « Amazon mentoring » qui met en relation des candidates et des mentors volontaires. Pour l’entreprise, il s’agit de booster la parité et de mettre en valeur les talents féminins. Comme le souligne Anne-Marie Husser, Directrice des ressources humaines (DRH) chez Amazon en France : « La promotion de l’égalité femmes-hommes en entreprise s’inscrit dans le temps mais nécessite aussi ce type d’actions immédiates. Le mentorat permet notamment de lutter contre "le syndrome de l’imposteur" ». Un syndrome repéré chez des femmes qui s’interrogent sur leur légitimité ou qui souffrent d’un sentiment d’infériorité, surtout dans des milieux à forte présence masculine. 

Or, en contribuant à améliorer les connaissances et les compétences des mentorées, grâce à une transmission directe et bienveillante d’informations et de savoir-faire de la part des mentors, le mentorat améliore la confiance en soi. Il joue par ailleurs, un rôle dans la fidélisation : les femmes bénéficiant de ce type de dispositif font preuve d’un plus grand attachement à leur entreprise. 

Le mentorat au féminin s’inscrit le plus souvent dans une démarche plus large autour de l’égalité professionnelle entre les sexes. Ainsi, Capgemini France a obtenu la certification internationale EDGE (Equity, Diversity and Gender Equality, c’est-à-dire équité, diversité et égalité des sexes), actant son engagement dans ce domaine. Son programme Women@Capgemini France illustre son ambition : 40 % de femmes d’ici à la fin 2025, dont 30 % au sein des équipes de direction. Pour y parvenir, de nombreuses actions sont mises en œuvre telles que des formations à l’égalité professionnelle, un e-learning (formation en ligne) obligatoire sur les stéréotypes de genre et des actions de mentoring.
 

Un top management impliqué 

Nombreux sont les grands groupes au sein desquels des échanges ou des rencontres s’organisent entre cadres supérieurs et collaboratrices. Par exemple, BASF France a initié en 2017, un programme baptisé « Leadership au féminin », visant à aider des collaboratrices à décrocher des postes de management, et qui constitue de fait un atout pour sa marque employeur. Carole Bourdon, directrice des Ressources Humaines France s’en explique : « Entreprise axée sur la recherche et le développement, BASF est conscient de l’importance de la diversité pour faire émerger des solutions innovantes. Il s’agit aussi d’entretenir une image de marque et de favoriser un recrutement attractif pour les jeunes collaborateurs. C’est dans cette perspective que le groupe BASF s’est fixé un objectif ambitieux : porter à 30 % la proportion de femmes à tous les niveaux de direction et dans tous les pays ». À cet effet, le mentor et sa mentorée définissent ensemble des axes de progression. 

De son côté, KMPG s’est lancé dans l’aventure du mentorat depuis dix ans, via le programme « Émergence ». Avec un objectif clé : prouver aux femmes qu’elles peuvent devenir associées du cabinet, en suivant des ateliers de développement personnel et du mentorat avec d’autres associés. « Certaines ne l'imaginent même pas, alors qu'elles en ont le potentiel. Environ 200 collaboratrices ont déjà suivi ce parcours et sont devenues associées. Certaines d'entre elles sont même désormais à leur tour mentors », commente Laurent Geoffroy, DRH du groupe. 

Depuis deux ans, il existe un programme de mentorat dédié aux femmes porteuses de projets, appelé « Vis ma vie d’entrepreneuse ». Créé par le réseau Initiative France, il entend rapprocher ces femmes de cheffes d’entreprises en leur proposant une immersion dans l’entreprise pour faciliter le dialogue. Un pas de plus pour l’égalité femmes/hommes.