Le sport en entreprise, une pratique en plein essor

L’entreprise est un lieu où l’on peut travailler… et pratiquer une activité physique ! Le sport devient même une composante à part entière du projet d’entreprise, incitant les employeurs à redoubler d’inventivité pour concevoir une offre sportive toujours plus attractive. 

Prévenir les risques de santé au travail

La pratique sportive a d’abord été considérée comme l’un des moyens de contrecarrer les possibles effets délétères du travail, que sont les déséquilibres physiques, les troubles de santé mentale et les risques psychosociaux. Cette prise de conscience s’est vue renforcée par l’arrivée de la qualité de vie au travail (QVT), une notion apparue il y a moins d’une dizaine d’années : « Les entreprises ont compris qu’elles étaient attendues au tournant concernant leurs capacités à fournir un cadre de travail favorable au bien-être et à la qualité de vie des collaborateurs », souligne Julien Pierre. Puis la pandémie, le télétravail et la sédentarité ont accéléré le processus. « Les employeurs ont pris conscience que la sédentarité galopante était une bombe à retardement, et qu’ils avaient tout intérêt à faire bouger régulièrement leurs collaborateurs ». Dès lors, la QVT s’est progressivement transformée en ce que l’on appelle la « qualité de vie et des conditions de travail » (QVCT), réaffirmant au passage la nécessité pour les entreprises de contribuer pleinement à l’amélioration de la santé physique et mentale des salariés. Notamment grâce au sport. 
 

Pas une, mais plusieurs offres sportives

Pour répondre à ce besoin, différentes entreprises ont fait le choix d’investir dans des infrastructures sportives, à l’instar de XEFI, qui, au travers de son programme Santé & Sport met à disposition de ses salariés une piste d’athlétisme, une salle de sport ou encore un terrain de basket. Une approche partagée par Kelio, dont les bureaux côtoient les espaces de musculation, les terrains de foot et ceux de tennis. Quant aux collaborateurs de Casal Sport, ils bénéficient d’un gymnase installé en plein cœur des locaux de la société. D’autres entreprises misent sur les associations sportives. C’est la posture adoptée par Eiffage et son association Les Furets d’Eiffage, grâce à laquelle les salariés du groupe peuvent pratiquer la course à pied tout au long de l’année. L’association sportive de Pierre Fabre, elle, propose pas moins de 92 sports accessibles à l’ensemble de ses équipes. Certaines structures comme Veolia et Allianz vont encore plus loin, en créant leurs propres équipes sportives : les employés peuvent non seulement pratiquer une discipline de façon régulière, mais également participer à des challenges inter-entreprises et divers évènements sportifs solidaires. 

En parallèle, de nombreuses solutions digitales apparaissent sur le marché, accélérant encore un peu plus la démocratisation du sport en entreprise. Les applications Gymlib et Urban Sports Club permettent ainsi de faire du sport « à la carte », dans des lieux différents ; Virtuagym propose un service de coaching en ligne, et Squadeasy des défis sportifs connectés. Et bien que ces offres numériques déclenchent un véritable engouement, les formules « en présentiel » ne sont pas en reste. Bon nombre d’organisations font en effet intervenir des coachs sportifs auprès de leurs équipes, souscrivent à des abonnements au sein de centres de fitness, ou ont recours aux services de structures telles que UrbanEvent et Oxybol, expertes dans la création d’évènements sportifs sur-mesure. 
 

Un vecteur d’attraction et de motivation

Si la santé physique et mentale des collaborateurs est dorénavant une préoccupation clé des organisations, ce n’est pas là l’unique motivation qui les pousse à développer une offre sportive aussi riche et variée. La pratique du sport en entreprise favorise également l’intégration, la communication et la cohésion des équipes. « Le sport nous apprend à mieux nous connaître nous-même et à mieux connaître les autres. Dans un contexte d’entreprise, cela revient à décloisonner les relations hiérarchiques et à faciliter la création de liens entre collègues », partage Julien Pierre. 

En outre, qui dit sport dit sentiment de satisfaction et reconnaissance de la part des salariés : 79 % d’entre eux considèrent le sport comme un facteur d’attractivité, quand 87 % estiment qu’un employeur proposant une offre sportive est un employeur qui veille au bien-être de ses équipes. « Pouvoir bénéficier d’une offre sportive donne aux collaborateurs l’envie d’être à la hauteur de ce que leur entreprise fait pour eux. Cela peut se traduire par un dépassement de soi, la volonté d’être encore plus productif », explique Julien Pierre. Enfin, la démarche sert incontestablement la marque employeur : « En intégrant le sport à leur projet, les organisations améliorent leur image et se rendent visibles auprès d’un plus large public de candidats, parmi lesquels se trouvent les jeunes générations », ajoute le spécialiste du sport en entreprise. Un atout non négligeable à l’heure où la guerre des talents fait rage. 
 

Une dynamique sportive décuplée par les Jeux

La tenue prochaine des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, couplée à l’ambition du Gouvernement de compter trois millions de sportifs supplémentaires à horizon 2024 , suscitent une ferveur particulière autour du sport, y compris dans le monde du travail. Exemple avec « Faites vos jeux en entreprise », un défi sportif national porté entre autres par le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, la Fédération Française du Sport d’Entreprise (FFSE) et le MEDEF, et ouvert à toutes les entreprises du territoire.