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L’alternance : un système gagnant-gagnant
Jusqu’au 17 mai, France Travail organise la semaine de l’alternance. Un rendez-vous attendu qui participe à la diffusion et la valorisation de ce système dans lequel la France entend affirmer l’importance.
Publié le 16/05/2024
Un outil plébiscité et encouragé
À la suite d’une refonte légale de tout le système en 2018 et la mise en place de nouveaux opérateurs de compétences, les OPCO, les demandes de formation et les contrats en alternance ont connu une ascension considérable. Selon les derniers chiffres relevés par la Dares, 852 000 contrats d’apprentissage ont été signés au niveau national en 2023. Avec un objectif ré-affirmé : celui d’atteindre le million de contrats en alternance signés par an en 2027.
Passerelle vers l’emploi et la qualification, l’alternance allie enseignement théorique et apprentissage en entreprise en valorisant le partage d’expérience, le savoir-être et le savoir-faire. L’alternance donne accès à des diplômes valorisés et valorisants : plus de la moitié des contrats sont diplômants à Bac+2 ou plus, et plus d’un tiers des contrats préparent à un titre professionnel. Avec un taux de satisfaction de près de 90% de la part des employeurs et des apprentis, l’alternance est plus que largement plébiscité par ses acteurs.
Roulez jeunesse
Destinée principalement aux jeunes âges de 15 à 30 ans, l’alternance est un outil majeur de la lutte contre le chômage des jeunes. Parmi les 88 264 demandeurs à la recherche d’un contrat d’alternance en 2023, 47 % avaient moins de 26 ans.
95 % des entreprises affirment que l’alternance facilite l’insertion des jeunes diplômés sur le marché du travail et près de 7 apprentis sur 10 trouvent un emploi dans les 7 mois suivant la fin de leur contrat en alternance, 60% restant dans leur entreprise de formation.
La France mise d’ailleurs sur la jeunesse alternante.
Depuis 2021, une vaste campagne de communication nationale entend valoriser ces dispositifs sur tout le territoire : affichages et spots publicitaires diffusées à la télévision ou en ligne mettent en valeur les expériences possibles par le biais d’interviews notamment. À l’image du site 1jeune1solution dédié aux jeunes, l’enjeu est de faciliter les mises en relation entre entreprise et jeunes futurs apprentis. De nombreuses interventions sont également menées par des professionnels en milieu scolaire afin de sensibiliser les élèves des collèges et lycées à ce modèle et les informer sur les possibilités d’orientation qu’il offre.
La mobilité des apprentis étant un des enjeux majeurs en France, des mesures spécifiques à la jeunesse ont également été prises, comme l’aide Mobili-Jeune ou l’aide aux transports des apprentis.
Pour encourager et faciliter la mobilité internationale des alternants, une loi spécifique « Erasmus de l’apprentissage » a également été votée en décembre 2023.
La France conserve néanmoins un certain nombre de spécificités par rapport aux autres pays européens qui peuvent apparaître comme des freins à l’apprentissage :
- notamment concernant la durée des formations (18 mois ou plus dans un cas sur deux, mais plus longues dans d’autres pays européens)
- mais aussi concernant l’âge moyen d’entrée en alternance en France (18,7 ans contre 16 en Allemagne, 15 en Suisse, ou 14 en Autriche). Aujourd’hui, 57 % des contrats sont signés par des apprentis ayant 20 ans ou plus.
Un modèle économique soutenu, qui reflète nombres d’enjeux sociétaux contemporains
L’extension progressive des champs du contrat d’apprentissage et du contrat de professionnalisation a considérablement ouvert l’offre de formations accessibles.
Les contrats sont principalement effectués dans les secteurs du commerce, de la réparation d’automobiles et de motocycles (23%), le soutien aux entreprises (15%), l’industrie (14%) et la construction (11%). Du côté des métiers, les trois plus demandeurs d’emploi en alternance en 2023 sont ceux de la mise en rayon libre-service, des études et développement informatique et du secrétariat.
En lien avec l’évolution de la société, les secteurs du numérique et de l’écologie ont connu une hausse significative de leur attractivité. 18% des contrats d’apprentissage signés en 2024 concernaient ces deux secteurs, soit une augmentation de 8% par rapport à l’année précédente. Les formations en alternance dans le domaine de la santé et du social ont également connu une progression notable, avec une augmentation de 5% du nombre de contrats signés.
Il est nécessaire de rappeler que certains publics peuvent entrer en apprentissage au-delà de 29 ans révolus : les apprentis préparant un diplôme ou titre supérieur à celui obtenu, les personnes ayant un projet de création ou de reprise d’entreprise ou les travailleurs handicapés pour lesquels une aide spécifique existe. Aujourd’hui, 2 % des contrats débutés en 2023 concernent des apprentis reconnus comme travailleurs handicapés.
Les institutions œuvrent par ailleurs à une réflexion sur d’autres évolutions sociétales de l’alternance en France. Il s’agit de revaloriser les contrats dans les petites entreprises (44% des contrats dans des entreprises de moins de 10 salariés en 2023 contre 46% en 2002) et de parvenir à la parité (les postes d’alternants concernaient 55% d’hommes en 2024).
Des beaux jours pour l’alternance
Tremplin qui encourage l’adéquation entre l’offre et la demande et améliore l’employabilité, l’alternance est un outil de plus en plus soutenu et valorisé en France. Elle irrigue les secteurs, le territoire et les catégories sociales et son impact sur l’insertion professionnelle se révèle toujours plus positif.
Autrement dit, l’alternance made in France a de beaux jours devant elle.
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