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Les métiers de la propreté : faire place nette aux enjeux contemporains
Depuis la crise sanitaire, le secteur de la propreté et de l’hygiène a été l’objet d’une attention majeure. Plus qu’une prestation en lien avec sa technicité, les métiers de la propreté sont aujourd’hui reconnus pour leur importance en termes de confort, de bien-être et de sentiment de sécurité dans un lieu public ou privé. La semaine des métiers de la propreté 2024, du 3 au 8 juin sur tout le territoire, offre l’occasion de mieux saisir l’organisation et les enjeux de la branche indispensable à la société.
Publié le 03/06/2024
Des services indispensables, des liens sociaux primordiaux
Les professionnels des métiers de la propreté exercent à tous les niveaux de la société et au quotidien : au domicile, dans les bâtiments du secteur public (école, administrations, hôpitaux…) ou privé (espaces de travail). Le monde du travail consacre 8 % du temps rémunéré au nettoyage et à l’entretien d’espaces publics et privés. C’est une mission primordiale : 96% des Français considèrent la propreté et l’hygiène indispensable dans les lieux publics notamment. Et dans un lieu de travail la propreté est le premier critère auquel les salariés prêtent attention, devant l’odeur et le volume sonore.
À la suite de la crise du COVID, les exigences en matière de propreté ont augmenté de manière très significative, les clients s’impliquant de plus en plus dans le recrutement de leurs prestataires. Pour répondre à ces attentes, les entreprises de propreté proposent désormais des services associés, comme la gestion du courrier, la petite manutention ou l’entretien des espaces verts par exemple, qui créent du lien à l’intérieur de l’entreprise.
Cette prise de conscience autour de la propreté a permis une meilleure valorisation du secteur, mettant en lumière un enjeu majeur de ces métiers : le lien humain qu’il implique et une confiance mutuelle entre les acteurs.
Un marché à l’évolution importante
Le secteur de la propreté compte aujourd’hui 16 000 entreprises dédiées, soit 600 000 emplois et un chiffre d’affaires de 18 milliards d’euros. Entre 2018 et 2022, le nombre de création d’entreprises a plus que doublé, passant d’environ 12 000 prestataires à un peu plus de 30 000. Depuis plus de dix ans, on note 115 000 emplois supplémentaires dans le secteur, soit une évolution de plus de 25%.
C’est aussi un secteur au fort rayonnement territorial, présent sur l’ensemble du territoire, avec des demandes locales permanentes. À titre d’exemple, en 2022, on comptait plus de 1 500 marchés publics dédiés.
Typologie économique et salariale
Chiffres-clés
- 80 % des entreprises de la branche sont des PME de moins de vingt salariés
- 55 % du chiffre d’affaires du secteur est réalisé par des entreprises de plus de 250 salariés
- 82 % des contrats sont des CDI • Plus de la moitié des salariés travaillent dans le secteur depuis plus de 4 ans
- 45 % des salariés travaillent ainsi pour plusieurs entreprises, 2,2 en moyenne.
- 80 % des emplois du temps typiques restent les mêmes d’une semaine sur l’autre,
- 11 % des salariés peuvent être conduits à travailler le dimanche
- 7 managers sur 10 dans le métier déclarent avoir connu une évolution ascendante dans leurs services
La présence des femmes dans le secteur est très importante, avec 65% de la part d’emploi selon l’INSEE, ce qui représente un homme sur cinquante et une femme sur dix. C’est un taux important mais en dessous de la moyenne européenne qui est aujourd’hui de 73%. Dans le secteur, l’accessibilité aux postes à responsabilité est notable : les postes de chefs d’équipe sont répartis à part égale et 26,4 % des directions sont portées par des femmes, un peu plus que dans des secteurs comparables, comme le bâtiment, l’industrie ou le transport (entre 13 et 20%).
Par ailleurs, si l’âge moyen des professionnels de la propreté est autour de 40 ans, 5000 jeunes étaient en 2022 en formation initiale. Un fond d’aide dédié pour la formation en alternance existe pour permettre aux plus jeunes de se former.
Enfin, 6 % des emplois de la branche concernent des travailleurs en situation de handicap, quand la moyenne nationale est de 3,5%.
Des enjeux cruciaux pour le monde de demain
La responsabilité sociétale des entreprises du secteur de la propreté et de l’hygiène est un enjeu crucial. La transition écologique est au cœur des préoccupations de la branche et le verdissement reste un défi majeur : les démarches et les initiatives en ce sens sont nombreuses. 54 % des entreprises de la branche déclarent être engagées sur la question et 39 % avoir mis en place des actions concrètes sur le terrain. Cet engagement passe notamment par le choix des produits utilisés avec des mesures d’encouragement à l’achat qui s’avèrent favorables : entre 2017 et 2021, l’achat de produits éco-labellisés connaissait une hausse de près de 5 %. La professionnalisation des dirigeants et des encadrants est ici capitale et une formation existe désormais. En lien avec la spécificité du secteur, la question de la localisation des emplois est aussi au centre des réflexions actuelles, l’impact carbone étant évidemment moindre si les professionnels ont moins de transport à effectuer pour se rendre sur leur lieu de travail.
Autre évolution importante du secteur : sa digitalisation. Les nouvelles technologies permettent d’envisager des solutions robotiques pour effectuer les tâches pénibles ou spécialisées. Des expérimentations sont également en cours afin d’améliorer l’organisation du travail des agents. Ces réflexions pourront venir très en amont, dès la construction de bâtiments et via l’acquisition de matériel adaptés. L’enjeu étant de réduire les risques spécifiques au secteur, troubles musculaire et squelettiques notamment, en donnant plus de place au lien humain.
L’implication humaine est de manière générale de plus en plus réclamée par les clients et les salariés qui reconnaissent à 90% l’importance des métiers de la propreté et encouragent leur revalorisation. En entreprises, les expériences portant sur le temps de travail ont notamment lieu, donnant la possibilité de croiser les salariés en journée. Par ailleurs, le développement des espaces de type coworking, ou permettant la mobilité, génèrent des attentes accrues en termes de qualité du travail. Des certifications professionnalisantes pour les salariés du secteur ont été mises ainsi en place. Le dialogue entre les agents et les populations concernées est là aussi un objectif capital, d’autant plus que ces interactions font naître l’opportunité de positionner les prestataires sur de nouveaux services proposés aux clients.
En quelques mots
L’image des métiers de la propreté évolue pendant que les pratiques professionnelles s’adaptent aux enjeux sociétaux contemporains.