Redynamiser le tissu industriel local : l’ambition de Territoires d’industrie

Lancé en 2018, le programme Territoires d’industrie incarne le volet territorial de la politique de réindustrialisation du Gouvernement. Si de nombreux travaux ont d’ores et déjà été menés en ce sens, le temps II de cette initiative – initié en 2023 – marque un tournant dans la mobilisation des ressources et des outils au service des territoires.

Donner carte blanche aux élus et industriels

Les Territoires d’industrie désignent des intercommunalités ou groupes d’intercommunalités situés dans les zones périurbaines, les zones rurales et les villes petites et moyennes dans toute la France : « Toutes les régions sont représentées, ainsi qu’une majorité des départements », détaille Jean-Baptiste Gueusquin. De la plasturgie au papier, en passant par l’industrie pharmaceutique, la céramique, l’aéronautique, la métallurgie et la filière textile, le temps II couvre en outre une multitude de domaines. 

Pas moins de 183 Territoires d’industrie ont été sélectionnés – dont 59% de petites et moyennes entreprises (PME), 26% d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 15% de grands groupes. Cette sélection a reposé sur des critères précis comme leur dimension géographique, leur aptitude à piloter des plans d’action et leur capacité à rassembler élus locaux et entreprises. Chaque Territoire d’industrie doit en effet être incarné par un binôme élu-industriel. 

Une fois désignés, élus et industriels ont pour mission de travailler en étroite collaboration afin de déployer le dispositif, en lien avec les différents acteurs publics, en définissant une gouvernance, une méthodologie et une comitologie qui leur convient. « Nous leur donnons carte blanche pour identifier les chantiers nécessaires à la réindustrialisation de leur territoire, et bâtir la méthode la plus adéquate », explique Jean-Baptiste Gueusquin, précisant que Territoires d’industrie intervient en support de chacun des binômes.
 

Déployer une offre de services renforcée

« Nous souhaitons faire en sorte que tout le monde se réunisse pour concrétiser les plans d’action, qu’il s’agisse des industriels, des acteurs publics ou des opérateurs participant à la démarche », ajoute-t-il. Raison pour laquelle le soutien apporté par Territoires d’industrie a été particulièrement renforcé à l’occasion du temps II, dans le but de garantir la bonne réalisation des projets et de faciliter la mise en relation entre les parties prenantes.

Placé sous le signe d’une offre de services riche, ce nouveau volet permet à ce titre de mobiliser facilement les expertises et les outils des opérateurs partenaires. « En moyenne, lorsqu’on lance une campagne d’accompagnement de projets industriels auprès des entreprises d’un territoire, près d’un projet détecté sur deux n’était connu d’aucun acteur public. Or, 80% de ces projets pourraient aller plus vite et plus loin avec leur concours », souligne Jean-Baptiste Gueusquin.

C’est dans cette optique qu’a été créé « Rebond industriel », un dispositif porté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires, la Banque des territoires et Bpifrance, fournissant un soutien en ingénierie aux territoires fragiles ou aux industries en transition. Notons également les « sites clés en main France 2030 », une initiative directement pilotée par le programme Territoires d’industrie, visant à accélérer la montée en gamme du foncier industriel pour des sites à fort potentiel. 

Le temps II prévoit par ailleurs le détachement de chefs de projet dédiés à l’appui des binômes élus-industriels. En tant que premiers interlocuteurs des territoires, ils coaniment la démarche et œuvrent pour l’implémentation des différentes actions. 
 

Recruter et développer les compétences, une priorité pour tous

Parmi les orientations que compte le programme, celle portant sur le recrutement et le développement des compétences arrive en tête des priorités : « C’est une préoccupation pour l’ensemble des Territoires d’industrie, peu importe la région ou le secteur concerné. » Des territoires frontaliers de la Suisse ou du Luxembourg sont, par exemple, confrontés à des problématiques de rétention des talents, quand d’autres ont des difficultés à dénicher les candidats dotés des bons savoir-faire. Résultat, 750 travaux en lien avec la mise en place de nouvelles formations industrielles, l’aide à l’installation de collaborateurs, la marque employeur ou encore la valorisation des métiers ont été recensés. 

« L’industrie souffre d’une image négative et de multiples stéréotypes. Il y a donc un vrai travail à mener autour de l’attractivité et de la valorisation de ce domaine en tant que tel, d’autant que les besoins en recrutement ne cessent de croître », note Jean-Baptiste Gueusquin. Pour inverser la tendance, Territoires d’industrie apporte divers outils et solutions à l’instar des « Fabriques prospectives », un programme permettant, entre autres, d’accompagner les territoires de façon individuelle ou collective dans l’identification de démarches en faveur des métiers et compétences indispensables aux industries aujourd’hui, et demain.