Ressources humaines en 2024, bilan et perspectives

Fidéliser, recruter : les deux pôles des ressources humaines toujours au cœur des priorités

Identifiée par près de 70 % des répondants comme étant la préoccupation majeure de la profession, la fidélisation des salariés est passée pour la première fois devant le recrutement comme sujet phare des préoccupations des professionnels. Si après la crise sanitaire, beaucoup d’actifs ont pu être attirés par des statuts d’indépendants, cette tendance est désormais à la baisse. Il s’agit donc aujourd’hui de retenir les talents. Et les actions pour y parvenir ne manquent pas.

Définir une marque employeur, s’accorder sur un esprit d’entreprise et créer un sentiment d’unité autour de valeurs partagées par la direction et les employés sont devenues les motivations majeures des responsables RH. 45 % d’entre eux rappellent ainsi à quel point la conciliation entre les attentes des salariés et celles de la direction constitue une source de contentement pour eux ; la deuxième étant le suivi de l’évolution des carrières des salariés.

Désormais en deuxième position des préoccupations RH, le recrutement reste néanmoins un défi de taille pour 59 % des répondants. Avec une concurrence sans cesse croissante sur le marché du travail, la pénurie de talents dans de nombreux secteurs en fait un enjeu majeur de la profession à court et moyen termes.

L’expérience humaine, un engagement réaffirmé

Les RH sont fiers de leur profession. 74 % d’entre eux ont fait le choix de ce métier pour sa dimension humaine et sociale – même si cette dernière perd un peu d’importance (-7 points entre 2023 et 2024). Aujourd’hui, 97 % se sentent utiles, 93 % se déclarent motivés et 91 % épanouis. Les RH exercent un métier passion, ils réaffirment dans cette étude leur engagement, leur conviction et leur implication dans le facteur humain. Néanmoins, ces chiffres remarquables ne doivent pas dissimuler des difficultés quotidiennes, que le baromètre ne manque pas de soulever.

Qualité de vie au et dans le travail : un enjeu pour les RH et les salariés

81 % du panel représentatif se disent fatigués, huit RH sur 10 se sentent sur-sollicités et 73 % frustrés. Les lourdeurs administratives ne permettent pas de dégager assez de temps pour des tâches considérées comme plus satisfaisantes : 55 % des RH interrogés évaluent leur temps de travail pour moitié consacré à ces tâches administratives. Ils le regrettent d’autant plus qu’ils se savent attendus par les salariés : à 71 % pour ce qui concerne les questions de qualité de vie au travail et 64 % sur la rémunération.

À cela s’ajoute l’inflation galopante qui se répercute sur les ressources des entreprises. 37 % du panel expriment un manque de budget, chiffre en nette hausse par rapport à 2022 (+ 13 points). Un manque de moyens qui freine malheureusement l’acquisition d’équipements digitaux, pourtant plébiscités par les professionnels pour le gain de temps qu’ils apportent. Par ailleurs, 68 % des RH interrogés évoquent un isolement accru dans leur environnement de travail. 

Pour finir, la réactualisation permanente des missions spécifique à cette branche, conséquence directe de l’évolution constante du droit du travail, fait partie des obstacles que les RH aimeraient pouvoir affronter avec plus de sérénité.

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Le télétravail : une préoccupation moins centrale dans le quotidien des salariés

Si la question de l’évolution des modalités d’exercice du travail était l’enjeu principal depuis la crise sanitaire et l’explosion du télétravail, cette problématique s’avère aujourd’hui moins centrale, sans doute du fait de sa normalisation. 60 % des RH interrogés considèrent que la politique de télétravail n’a pas évolué dans leur entreprise, ou qu’elle est devenue encore plus flexible (21 %), quand seuls 13 % en notent un recul voire une suppression totale (6 %).

Pour aller plus loin : « Je crois beaucoup à l’introduction d’une forme de personnalisation dans nos organisations de travail. »

Et demain ?

Comme en témoignait l’enquête annuelle Gereso, les professionnels RH ont un meilleur moral en 2023 qu’en 2024. Ils apportent toujours plus d’attention et de soin à l’individu et son environnement de travail. Les RH sont ouverts aux évolutions et les nouveaux outils digitaux disponibles pour pallier leurs difficultés ne les effraient pas. Cela dit, une inquiétude nait, liée à la disparition de certaines attributions qui pourraient être prises en charge par l’IA.