Communiqué de presse
Observatoire IA & Futur de l’emploi : Plus de 3 demandeurs d’emploi sur 4 ont déjà utilisé l’Intelligence Artificielle dans leur recherche d’emploi*
Alors que l’intelligence artificielle dessine les nouveaux contours du marché du travail, Konexio et Diversidays, en partenariat avec France Travail et avec le soutien de Google.org, dévoilent les résultats de la première étude jamais réalisée auprès des demandeurs d’emploi (DE) sur « l’utilisation de l’IA dans la recherche d’emploi ».
Cette étude, menée en octobre 2024 auprès de 5 300 demandeurs d’emploi1, constitue le premier volet de « l’Observatoire IA & Emploi », cofondé par Konexio et Diversidays, en partenariat avec France Travail et avec le soutien de Google.org. La vocation de l’Observatoire est d’explorer les interactions entre l’IA et le marché du travail pour en mesurer les impacts sur les publics éloignés de l’emploi et d'appréhender aux mieux les besoins pour faire de l’IA un véritable levier d’inclusion.
4 enseignements clés à retenir :
- 56% des demandeurs d’emploi se déclarent à l’aise avec l’utilisation d’outils issus de l’IA
- 46% des DE ont utilisé l’IA au cours de leur recherche d’emploi et l’ont jugé efficace
- 83 % des moins de 25 ans intègrent l’IA dans leur stratégie de recherche d’emploi, contre seulement 69 % des plus de 50 ans
- La moitié des DE estime que les compétences en IA seront utiles pour leur prochain poste ; un quart des demandeurs d’emploi souhaitent se former à son utilisation
1Étude menée par les équipes statistiques de France Travail
Les demandeurs d’emploi ont une adoption assez forte des outils d’IA
L’intelligence artificielle s’impose comme un outil central dans la recherche d’emploi. D’après l’étude menée, au cours de leur recherche d’emploi, 63 % des demandeurs d’emploi (DE) ont déjà utilisé au moins une fois des recommandations automatiques, 35 % des logiciels de création de CV, 31% des chatbots, 13 % des simulateurs d’entretien d’embauche et 6 % d’autres outils d’IA… au total, 77% des demandeurs d’emploi déclarent avoir déjà utilisé l’IA, indépendamment de leur niveau d’éducation. Par exemple, 76 % des personnes ayant un niveau inférieur au bac s’appuient sur l’IA, tout comme 75 % des Bac+2 et 80 % des titulaires d’un Bac ou d’un Bac+5 et plus. Cette adoption massive, principalement des recommandations automatiques, illustre l’accessibilité croissante de ces technologies pour des publics variés.
Les usages de l’IA se diversifient en fonction des besoins spécifiques des DE.
Ainsi, parmi les 46% de demandeurs d’emploi adeptes des outils de l’IA et qui les jugent efficaces,
- 40% utilisent l’IA pour rédiger des CV plus percutants et des lettres de motivation personnalisées, grâce à des outils tels que Canva, ChatGPT, etc.
- Un tiers exploite l’IA pour accéder à davantage d’offres d’emploi, en utilisant des recommandations automatiques proposées par des plateformes, comme par exemple LinkedIn ou France Travail. Parmi les solutions les plus populaires, les chatbots interactifs permettent d’obtenir des conseils sur les entretiens ou de résoudre des questions administratives, tandis que les logiciels de création de CV aident à structurer des candidatures professionnelles. Ces exemples soulignent à quel point l’IA redéfinit la stratégie des chercheurs d’emploi, en simplifiant des étapes clés et en augmentant leur efficacité.
Recherche d’emploi et IA : des usages qui révèlent des fractures générationnelles et de genre
Si l’IA transforme la recherche d’emploi, son adoption et sa perception varient significativement selon les profils des demandeurs d’emploi. Les jeunes, plus familiers des technologies, s’illustrent par une adoption massive : 83 % des moins de 25 ans intègrent l’IA dans leur stratégie de recherche d’emploi, contre seulement 69 % des plus de 50 ans, illustrant une fracture générationnelle marquée. Les femmes sont légèrement en tête dans l’utilisation de ces outils (79 % contre 74 % des hommes). Parmi les utilisateurs satisfaits de ces outils, les pratiques diffèrent selon le genre : si les femmes privilégient plutôt l’IA pour l’amélioration de la qualité de candidature, les hommes la mobilisent davantage pour organiser leurs démarches, comme gérer un calendrier de candidatures.
Les niveaux d’éducation influencent également la confiance dans l’utilisation de l’IA. Alors que 61 % des Bac+5 se sentent à l’aise pour s’informer sur ces outils, seuls 34 % des titulaires d’un CAP ou BEP partagent ce sentiment. Cette aisance se reflète dans l’adoption d’outils comme les chatbots , largement plébiscités par les profils Bac+3 et plus. Ces disparités montrent que, si l’IA ouvre des opportunités pour tous, les plus âgés et les moins diplômés restent plus vulnérables face à ces nouvelles technologies, en raison d’un manque d’accompagnement et d’accessibilité.
1 demandeur d’emploi sur 2 estime que l’IA sera une compétence utile pour leur prochain poste
L’intelligence artificielle redéfinit les attentes du marché du travail, et la moitié des demandeurs d’emploi estiment que les compétences en IA leur seront utiles pour leur prochain poste. Cette anticipation est particulièrement marquée chez les diplômés Bac+5, dont 77 % considèrent l’IA comme un levier clé, ainsi que parmi les cadres et les ingénieurs (72 %).
Cependant, des craintes subsistent : 40% des DE émettent des inquiétudes concernant l’utilisation de l’IA dans le processus de recrutement, et elles sont plus nombreuses chez les plus de 50 ans, dont près de 50 % expriment des réserves face à l’IA. Parmi ceux qui émettent des réserves, la perte d’interactions humaines est la principale préoccupation (55 %), suivie par les risques pour la confidentialité des données personnelles (47 %). Par ailleurs, 30 % des DE ayant des appréhensions sur l’utilisation de l’IA dans le recrutement, estiment que les CV et lettres générés par IA deviennent trop standardisés, ce qui pourrait nuire à la différenciation des candidats. Pour surmonter ces obstacles, la formation apparaît cruciale : un quart des demandeurs d’emploi souhaitent se former à l’utilisation de l’IA, et parmi eux, 4 sur 5 anticipent un impact de ces compétences dans leur futur poste.
Ces constats soulignent l’urgence de démocratiser l’accès à des formations adaptées pour que chacun puisse tirer parti des opportunités offertes par l’IA, tout en répondant aux défis d’inclusion et d’éthique qu’elle pose.
Cyril Nouveau, directeur des statistiques, des études et de l’évaluation, France Travail : « L’intelligence artificielle n’est pas qu’une question d’algorithmes et de performances technologiques. Les potentialités qu’elle offre, tout comme les risques qu’elle comporte, dépendent des usages qui en sont faits et de la façon dont chacun se l’approprie. C’est pourquoi il est important de disposer d’informations sur l’appréhension par les demandeurs d’emploi d’outils qui mobilisent l’IA. Les enseignements de cette enquête nous permettront d’adapter nos formations et les outils que nous proposons aux demandeurs d’emploi. »
Nadine Crinier, directrice régionale de France Travail Île-de-France : « Dans un marché du travail en transformation permanente, l’usage de l’IA va se diversifier et s’accélérer. Intelligence générative, Chatbot, outil de création de CV et autres simulateurs d’entretien font leur entrée dans les outils à disposition du demandeur d’emploi.
À France Travail nous considérons que c’est un vrai levier au service de l’inclusion de nos publics. C’est pourquoi nous devons accompagner et acculturer nos usagers à cette nouvelle technologie et usage pour qu’ils en soient acteurs. Pour nos conseillers également, l’IA apparaît comme un facilitateur pour laisser plus de temps à l’accompagnement spécifique prodigué par le conseiller France Travail et au service de transformations professionnelles dont nous devrons accompagner les évolutions. Entreprises, service public de l’emploi, ce challenge nécessitera la collaboration de tous »
Anthony Babkine, cofondateur de Diversidays : « Nous avons la conviction chez Diversidays que la Tech et l’IA peuvent devenir l’ascenseur social du 21e siècle. En effet, l’IA représente aujourd’hui de nouvelles manières de contrebalancer des inégalités, il est impératif que personne ne soit exclu dans cette transition vers l’IA et les compétences qu’elle requiert. Chacun doit pouvoir s’approprier ces outils et prendre en main son avenir professionnel. Nous sommes fiers de nous associer à des acteurs engagés pour créer le premier Observatoire IA & Emploi. Ce partenariat marque une étape clé dans notre mission : démocratiser l’adoption de l’IA et en faire un véritable levier d’inclusion pour tous. »
Jean-Christophe Vidal, directeur Général de Konexio : « Les résultats de cette étude sont très positifs globalement sur l'utilisation de l'IA par les demandeuses et demandeurs d'emplois mais ils révèlent également une réalité préoccupante : si plus de 75 % des demandeurs d’emploi utilisent déjà l’IA dans leur recherche, des disparités profondes persistent, notamment chez les personnes les moins qualifiées ou les plus âgées, pour qui l'accès et l'appropriation de ces outils restent limités. Il est impératif de veiller à ce que l’IA ne creuse pas davantage la fracture numérique, mais devienne au contraire un levier d’inclusion. C’est en plaçant la formation et l’accompagnement au cœur des stratégies que l’accès à l’IA sera plus démocratique et que cette technologie sera un véritable moteur d’opportunités pour toutes et tous. »
Liza Ateh, Head of Economic Opportunity, EMEA, Google.org : « Soutenir l’émergence d’analyses qui permettent de mieux appréhender l’accompagnement des demandeurs d’emploi dans les transitions engendrées par le développement de l’IA dans le quotidien des Français, nous semble essentiel. À la suite des constats mis en lumière dans cet observatoire IA & Emploi, nous savons que nous pouvons compter sur des acteurs de l’inclusion tels que Diversidays et Konexio pour adapter leurs programmes en fonction des besoins identifiés, en lien direct avec France Travail, et d’accompagner les publics les plus éloignés de l’emploi ou des opportunités professionnelles. Nous sommes très heureux de soutenir cette démarche innovante et à impact. »
*Méthodologie de l’étude
Panel : des demandeurs d’emploi en fin de mois (juin 2024), sans conditions particulières auprès d’un échantillon représentatif de la DEFM de juin 2024, stratifié sur dix variables (genre, âge, niveau de formation, etc..).
Date et mode d’administration de l’étude : enquête en ligne réalisée du 15 octobre au 28 octobre 2024 auprès de 5 294 répondants. Le panel a été redressé pour correspondre à la même structure que la population mère (DEFM juin 2024) par pondération.
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