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Indépendants : le renouveau
Le travail indépendant se développe en France, en particulier dans les services, porté notamment par le régime d’auto-entrepreneur, créé en 2009.
Publié le 03/09/2019
Agriculteurs, maçons, médecins, dirigeants de PME ou de grandes entreprises, chauffeurs de taxi, artistes… Le travail indépendant progresse en France et s’étend à de nouveaux métiers. Selon une note publiée en août par l’Insee (*), il y avait 3,1 millions d’indépendants en 2016, soit 72% de l’effectif travaillant sous ce statut en 1975.
Le creux de la vague avait été atteint entre 2000 et 2002, avec seulement 58% du score de 1975 mais, selon l’Insee, l’emploi indépendant connaît un « renouveau » depuis une quinzaine d’année. En 2016, 12% des actifs sont indépendants. L’organisme de la statistique explique ce retour en grâce par un mouvement de balancier entre les baisses qui « s’atténuent dans l’agriculture et les petits commerces » alors que « la croissance s’amplifie dans la construction et les services ».
Dans certaines professions, le micro-entrepreneuriat a supplanté les formes traditionnelles d’emploi indépendant en l’espace de quelques années.
Un essor en lien avec les mutations du travail
« Les transformations de l’environnement économique, notamment le recours grandissant des entreprises à l’externalisation ainsi que la création, sur la période récente, de plateformes d’intermédiation, ont contribué à l’extension du travail indépendant », expliquent les auteurs de l’étude. Des politiques publiques favorables ont également permis de structurer l’aspiration à la création d’entreprise, notamment l’instauration, en 2009, du régime fiscal et social simplifié de l’auto-entrepreneur. Remplacé fin 2014 par le micro-entrepreneuriat, l’auto-entrepreneuriat s’est continûment développé depuis sa création : fin 2016, 860 000 micro-entrepreneurs sont économiquement actifs en France (hors Mayotte). « Dans certaines professions, le micro-entrepreneuriat a supplanté les formes traditionnelles d’emploi indépendant en l’espace de quelques années », souligne l’Insee. C’est le cas chez les enseignants dans la formation continue, les entraîneurs sportifs, les artistes qui se produisent en spectacle, les prestataires de services aux entreprises et aux particuliers. En 2016, 63% des indépendants non-salariés de ces activités exercent en tant que micro-entrepreneurs. En dehors des services, les micro-entrepreneurs sont également très présents dans la construction (115 000 en 2016, soit 31% des indépendants non salariés) et dans la vente au détail sur les marchés ou à distance (81 000, soit 68%).
Une dynamique d’emploi dans les professions de santé
Enfin, la croissance démographique et le vieillissement ont fait éclore des emplois indépendants en dehors de l’auto-entrepreneuriat chez les sages-femmes, infirmiers, rééducateurs santé. Ces professions progressent nettement et représentent 180 000 emplois indépendants en 2016.
La pluriactivité concerne 29% des micro-entrepreneurs en 2016, et elle est légèrement plus marquée pour les professions libérales (13%) que pour le reste des non-salariés (7%). Pour les micro-entrepreneurs pluriactifs, l’activité salariée est souvent celle qui leur permet de subvenir à leurs besoins, les revenus générés par l’activité non salariée étant très faibles : 75% des micro-entrepreneurs économiquement actifs perçoivent moins de 680 euros mensuels.
Pour les professions libérales, les revenus non salariés sont nettement plus rémunérateurs que pour les micro-entrepreneurs, même si les écarts sont marqués selon les métiers. Les revenus non salariés sont élevés pour les médecins et les dentistes (6 900 euros mensuels nets de revenu médian), les vétérinaires (5 000 euros) ou les professionnels exerçant dans le secteur des activités financières et d’assurance (5 200 euros), juridiques ou comptables (4 800 euros). Ils sont moindres dans le domaine de l’enseignement de disciplines sportives ou de loisirs (1 100 euros), d’activités de santé exercées en tant que psychologues, acupuncteurs, homéopathes, etc. (1 200 euros) et dans l’immobilier (1 700 euros).
L’Insee rappelle enfin que les indépendants pèsent davantage dans l’emploi des territoires de tradition agricole ou touristique et que la difficulté d’accès à de grands pôles d’activité favorise le maintien ou l’implantation de structures indépendantes.
(*) Les indépendants : le rebond amorcé dans les années 2000 se poursuit en 2016, Insee Première n° 1768, août 2019
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