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Formation pro : un impact positif sur l’emploi
Les demandeurs d’emploi passés par une première formation professionnelle ont plus de chances d’accéder à un poste que les personnes non formées. De effets positifs révélés par la Dares, le service de statistiques du ministère du Travail, via une enquête permettant de mieux cerner les parcours.
Publié le 13/12/2022
Quelles chances de décrocher un emploi après une première formation professionnelle ? Les enseignements de l’enquête menée par la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) sont sans appel : la probabilité pour un demandeur d’emploi de trouver le chemin de l’entreprise un an après sa formation devance de 5,7 points celle d’une personne non formée. Les chances augmentent avec le temps : + 8,8 points après 18 mois ; + 9,2 points après deux ans. Les 6 premiers mois de la formation étant davantage consacrés à la formation et à la recherche d’emploi. Les bénéfices restent « persistants » jusqu'à 36 mois, souligne la Dares, pour qui les emplois occupés après avoir été formé semblent de meilleure qualité et plus durables.
Des parcours mieux analysés
Pour dresser ce constat, l’étude compare les parcours de 1,2 million de demandeurs d’emploi ayant effectué une première formation professionnelle, avec ceux des personnes au chômage, non formées, aux caractéristiques similaires, entre 2017 et 2019. Inédite – il n’existait pas pour l’heure d’études poussées sur le sujet – celle-ci s’appuie sur la base de données ForCe, initiée par la Dares dans le cadre du PIC (plan d’investissement dans les compétences), qui vise à suivre dans la durée les trajectoires individuelles entre chômage, emploi et formation.
« Plus une formation est adaptée à un poste précis, plus elle débouche sur un emploi. »
Des résultats variables selon la formation
Marketing, informatique, comptabilité, bureautique…, selon la formation, toutes n’ont pas le même impact sur l’employabilité des demandeurs d’emploi, nuance la Dares. Les programmes les plus efficaces pour revenir à la vie active sont ceux qui proposent une formation « concrète » à un travail, via une période de mise en situation en entreprise. Ainsi, « l'écart entre formés et non-formés dépend du type de formation suivi ainsi que du type de personne y participant », souligne l’étude. Plus une formation est adaptée à un poste précis, plus elle débouche sur un emploi. Les formations intégralement dédiées à un poste de travail sont en effet liées à des offres vacantes qui garantissent généralement un emploi à leur issue, tandis que les formations pré-qualifiantes, suivies en amont d’une formation complémentaire, ont en comparaison moins d’impact.
Lire aussi : Les demandeurs d’emploi prêts à relever de nouveaux défis
Un effet positif pour les seniors et les chômeurs de longue durée
Le degré d’employabilité variera également selon plusieurs facteurs, tels que le profil des demandeurs d’emploi, leur âge et leur qualification. Ainsi, les chômeurs de plus de 50 ans formés auront plus de chance d’être embauchés (+ 17,1 points) que leurs homologues non formés, même si, au global, cette population rencontre encore de grands freins à l’embauche. En moyenne, les seniors accusent des taux de retour à l'emploi moins élevés (seulement 30 % après 18 mois), se formant moins que les publics plus jeunes.
« Il est possible que les seniors entrant en formation soient plus sélectionnés sur des caractéristiques (motivation, savoir-être…) qui ne sont pas observées dans les bases administratives utilisées. À l’inverse, les effets estimés pour les moins de 26 ans sont très faibles, à pondérer par le fait que cette population a un taux de retour à l’emploi très élevé, précise la Dares. Les formations longues sont sur-représentées parmi les formations suivies par les jeunes (les formations de plus de 700 heures représentent 29,3 % des formations suivies par les moins de 26 ans, vs 10,6 % pour les plus de 50 ans), ce qui peut expliquer en partie que les rendements des formations suivies par les jeunes soient plus faibles. »
Les impacts de la formation professionnelle apparaissent enfin plus significatifs pour les demandeurs d'emploi de longue durée (+ 13,6 points) et les personnes en situation de handicap (+ 12,2 points).
Le diplôme en ligne de compte
Les chômeurs qui disposent d’un diplôme inférieur au bac ont quant à eux plus d’opportunités de retrouver un emploi 18 mois après la formation que leurs homologues non formés.
« Entre 2017 et 2020, environ 2,5 millions d’inscrits à Pôle emploi sont entrés en formation. »
En conclusion, cette première enquête montre les effets positifs d’une politique volontariste sur la formation des demandeurs d’emploi. Entre 2017 et 2020, environ 2,5 millions d’inscrits à Pôle emploi sont entrés en formation. Pour une majorité d’entre eux, il s’agissait de leur première formation depuis 2014. Le nombre de demandeurs d’emploi formés chaque année progresse en continu entre 2017 et 2020, passant de 597 000 à 741 000. L’introduction du CPF peut partiellement expliquer le nombre élevé d’entrées en formation en 2020, malgré la crise du Covid-19.
* Étude Dares : « Quelles sont les chances de retour à l’emploi après une formation ? L’apport de la base ForCe pour l’analyse des trajectoires individuelles du chômage vers l’emploi ».
Ce qu’il faut retenir
L’étude conclut à un effet estimé positif et significatif de l’entrée en première formation sur la probabilité de retrouver un emploi :
- La probabilité de connaître un épisode d’emploi dans les 2 ans suivant l’entrée en formation est plus de 9 points de pourcentage supérieure à celle des demandeurs d’emploi non-formés.
- L’écart augmente avec le temps : + 8,8 points après 18 mois, + 9,2 points après 24 mois.
- L’écart entre formés et non-formés dépend du type de formation suivie ainsi que du type de personne y participant : l’effet estimé est plus élevé chez les publics les plus éloignés de l’emploi, notamment les demandeurs d’emploi ayant une ancienneté d’inscription de plus d’un an.
- Les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans ayant suivi une formation ont nettement plus de chances d’être embauchés à la sortie que ceux n’ayant pas été formés (+ 17,1 points d’écart entre leur taux de retour à l’emploi).
- La probabilité d’entrer en formation est maximale pour les titulaires d’un diplôme de niveau bac.
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