L’essentiel des « Besoins en main-d’œuvre » en 2025

En 2025, les intentions de recrutement reculent de 12,5 % dans un contexte économique incertain. Si tous les secteurs sont touchés, certains métiers restent très demandés. Voici, les principaux enseignements de notre dernière enquête BMO.

Publié le  11/04/2025

Depuis 2002, France Travail conduit une ​enquête annuelle sur les besoins en main-d'œuvre qui dresse une analyse détaillée des tendances en matière de recrutement. Cet outil statistique d'aide à la décision identifie les attentes des employeurs, les défis qu'ils rencontrent pour embaucher et les perspectives d'emploi. L'enquête évalue notamment les intentions de recrutement pour l'année à venir, qu'il s'agisse de créations de postes ou de remplacements, tout en mettant en évidence les secteurs confrontés à des tensions et le recours à l'emploi saisonnier.

Des intentions de recrutement en baisse

Principale donnée à retenir de cette enquête : 2,43 millions d’embauches sont prévues en 2025, soit un recul de 12,5% par rapport à l’année précédente (350 000 recrutements de moins qu’en 2024). Il s’agit du plus bas niveau enregistré depuis 2019. Un climat économique international et national incertain – le budget de l’État n’avait pas encore été voté fin 2024 lorsque le sondage a été mené – ont contribué miner le moral des entrepreneurs et à leur faire anticiper une baisse d’activité.  

En conséquence, l’ensemble du territoire et tous les secteurs économiques sont concernés par ce repli (-8,4 % dans les services aux particuliers et même -22 % dans la construction), à commencer par les petites entreprises. Seules 43,8% des entreprises de 10 à 49 salariés prévoient ainsi de recruter cette année, alors que 47,3% d’entre elles formulaient cette intention pour l’année 2024.  

L’ensemble des métiers sont concernés. Après une forte demande liée aux Jeux Olympiques en 2024, les agents de sécurité et de surveillance et les métiers de l’hôtellerie-restauration souffriront davantage d’une baisse des intentions d’embauche. 

Des métiers du soin et du service toujours très demandés

Font toutefois exception les sages-femmes et infirmiers, pour lesquels les projets de recrutement augmentent de 4,9%

Quant aux serveurs de cafés-restaurants et les aides de cuisine et employés polyvalents de la restauration, bien qu’ils soient eux aussi touchés par un recul des intentions d’embauches, restent en tête des professions les plus recherchées en 2025. 

Par ailleurs, les métiers agricoles figurent aussi parmi les plus demandés, avec près de 92 900 recrutements prévus pour les agriculteurs et 86 300 pour les viticulteurs et arboriculteurs. Une grande majorité de ces embauches concernent des postes saisonniers, en raison du caractère cyclique et temporaire de ces activités. 

Un projet de recrutement sur deux est jugé difficile

Autre grand enseignement de cette édition : les employeurs anticipent dans l’ensemble une baisse sensible des difficultés de recrutement : 50,1 % des projets sont jugés difficiles en 2025, contre 57,4 % en 2024. Plus d’un quart des entreprises (27%) estime ne pas être en mesure d’embaucher en 2025 faute de moyens financiers.  

Les contraintes citées par les employeurs sont relatives au manque de candidats adéquats, à la concurrence d’autres entreprises, aux rémunérations trop peu élevées ou encore à un manque de qualifications. En revanche, les difficultés liées à la pénurie de candidat sont en recul.  

Ce sont en particulier les métiers de la construction, de l’industrie et de la santé qui rencontrent des obstacles. Parmi les professions les plus concernées figurent plusieurs métiers du BTP : 

  • Les couvreurs (82,4 % des projets de recrutement sont jugés difficiles) 
  • Les charpentiers (78,3 %) 
  • Les ouvriers spécialisés dans l’étanchéité et l’isolation (73,4 %) 

L’industrie et la réparation automobile sont également touchées, notamment pour les postes de carrossiers (80,8 %), mécaniciens (74 %) ou techniciens en chaudronnerie (80,2 %) et usinage (79,8 %). Enfin, les métiers du soin et de l’aide à domicile, ainsi que plusieurs professions médicales et paramédicales, comme les médecins, infirmiers et sages-femmes (67,3 %) ou pharmaciens (70,9 %), figurent parmi ceux pour lesquels les employeurs rencontrent des difficultés à recruter.

 

Davantage de recrutements en CDI

En 2025, 43,8 % des projets de recrutement anticipés correspondent à des CDI, soit 5,5 points de plus qu’en 2024. 

Plus des deux-tiers des projets de recrutement en CDI répondent à l’un des deux objectifs suivants :  

  • Remplacer des salariés partis définitivement  
  • Répondre aux besoins d’une nouvelle activité 

Pour aller plus loin :

BMO_CP.png BMO_E&S.png BMO_infographie.png BMO_enquete.png