Jeunes éloignés de l'emploi : parlons « NEET »
Qu'ils aient ou non un diplôme, les jeunes connaissent un taux de chômage plus élevé que la moyenne. Faisons le point sur les leviers d'actions et les initiatives mises en œuvre par Pôle emploi et ses partenaires pour favoriser leur insertion sur le marché du travail.
Publié le 22/02/2018
Chômage des jeunes : où en sommes-nous ?
Aujourd’hui, environ 23% des jeunes actifs de moins de 25 ans sont au chômage, un taux en légère baisse ces dernières années mais qui demeure beaucoup plus élevé que la moyenne nationale (autour de 10%).
Évolution du chômage des jeunes de moins de 25 ans depuis 2007 dans les pays de l'Union européenne #AFP par @AFPgraphics pic.twitter.com/XTJt5fxA90
— Agence France-Presse (@afpfr) 31 janvier 2018
Derrière ce chiffre, les situations sont très diverses, certaines catégories de jeunes étant davantage touchées par le chômage que les autres :
- Les jeunes issus des quartiers prioritaires (relevant de la politique de la ville), où le taux de chômage des jeunes peut parfois atteindre 45% ;
- Les jeunes les moins qualifiés. Car le niveau de diplôme a toujours tendance à « protéger » du chômage. Ainsi, le taux d'emploi des jeunes ayant fait des études supérieures est de plus de 80% dans les trois ans qui suivent leur sortie d'études.
Ces jeunes sont souvent confrontés également à des freins sociaux dits « périphériques » (mobilité, logement), ou encore à l'absence de réseau et à une méconnaissance du marché du travail.
Qu'appelle-t-on les « NEET » et combien sont-ils en France ?
NEET est un acronyme qui désigne les jeunes qui ne sont pas en emploi, en études ou en formation (« not in employment, education or training »). Cet indicateur est utilisé par l'Union Européenne pour mieux comprendre la situation des jeunes face au marché du travail.
#NEET : 14 millions de #jeunes en Europe nécessitent un accompagnement personnalisé pour réintégrer le système éducatif ou la sphère de l’#emploi https://t.co/5Rc38rrsf2
— FSE (@FSE_nat) 23 janvier 2018
En 2014, on estimait le nombre de NEET à près de 1,9 million en France, dont 900 000 sans aucun diplôme. En moyenne, 140 000 jeunes quittent chaque année le système éducatif sans diplôme.
Par ailleurs, 10% des jeunes de 18 à 24 ans ne maîtrisent pas les compétences de base (lecture, écriture, calcul).
Quelles sont les opportunités d’emploi pour ces publics ?
De nombreux secteurs d'activité sont ouverts aux salariés à faible niveau de qualification. Et notamment, d'après le CIDJ (Centre d'information et de documentation jeunesse) dans les domaines suivants :
- les services à la personne, qui se développent fortement avec le vieillissement de la population (aides à domicile, aides ménagères, auxiliaires de vie) ;
- la santé : aides-soignants, assistants médicaux, auxiliaires de puériculture ;
- la distribution : vendeurs, caissiers, employés libres services ;
- l'hôtellerie-restauration : 64 % des jeunes travaillant dans ce secteur n’ont aucune formation spécifique préalable (commis de cuisine, serveurs, réceptionnistes).
Petits niveaux de qualification ➡ Top 5 des familles pro qui créent le plus d'emplois #secteursquirecrutent pic.twitter.com/LyZNzoEGnl
— CIDJ (@Le_CIDJ) 16 mars 2016
Pour favoriser l'insertion professionnelle des jeunes NEET et les rapprocher de ces secteurs qui recrutent, Pôle emploi et ses partenaires agissent sur 3 volets.
I. Un accompagnement renforcé vers l'emploi
Avec le dispositif ANI jeunes, nous nous mobilisons pour accompagner les jeunes NEET vers l'emploi. Pour cela, nous bénéficions du soutien financier du Fonds social européen dans le cadre du programme « Initiative pour l’Emploi des Jeunes ».
L'Initiative pour l’#Emploi des #Jeunes permet de "mieux" accompagner les NEET & renforce les partenariats existants https://t.co/WEkkf6D7jN
— FSE (@FSE_nat) 13 avril 2017
Ce dispositif prend plusieurs formes :
1. L'accompagnement intensif jeunes (AIJ), qui permet à un jeune de moins de 26 ans en recherche d'emploi de bénéficier pendant 6 mois de rendez-vous plus réguliers pour être accompagné dans sa recherche d'emploi ou de formation, ainsi que dans la définition de son projet professionnel.
Aujourd'hui près de 800 de nos conseillers sont dédiés exclusivement à cet accompagnement, et plusieurs centaines de milliers de jeunes en ont déjà bénéficié depuis sa mise en place en septembre 2014, leur permettant de s’insérer plus rapidement sur le marché du travail.
L'Accompagnement Intensif Jeunes (AIJ) #poleemploi a augmenté de 28 % le taux de retour à l'#emploi après 8 mois ➡️ https://t.co/hgwfWrmYnP pic.twitter.com/6Oia79Ocvd
— Pôle emploi actu (@pole_emploi) 24 janvier 2017
2. Les « clubs jeunes » dans les quartiers prioritaires. D'une durée de 3 mois, ils ont la particularité de rassembler plusieurs demandeurs d'emploi afin de les aider à sortir de l’isolement et favoriser les échanges.
3. Un soutien aux initiatives locales dans les territoires défavorisés.
Par exemple, en Outremer où le chômage des jeunes atteint parfois 60%, l'association JOM (Jeunesse Outre-Mer) a mis en place avec Pôle emploi un réseau professionnel pour rapprocher les jeunes. Nous sommes associés au Service Militaire Adapté pour les publics sans diplôme et parfois en situation d'illettrisme.
Enfin, nous encourageons le parrainage professionnel dans les quartiers prioritaires avec l'association Nos Quartiers ont des Talents.
[#TalentsHubNQT] @NQTasso travaille #AvecPôleEmploi depuis une première expérimentation en @seinesaintdenis en 2005 ! pic.twitter.com/JnNEad5G6D
— Pôle emploi actu (@pole_emploi) 15 novembre 2017
II. Des méthodes de recrutement qui vont au-delà du CV traditionnel
Le niveau de diplôme affiché sur le CV peut être un motif de refus d’une candidature. C’est pourquoi nous mettons en place des modes de recrutement alternatifs et développons une approche qui met l’accent sur les compétences, avec pour objectif d'ouvrir l'esprit des employeurs.
Par exemple, la Méthode de Recrutement par Simulation (MRS) permet de valoriser les compétences des candidats à l'aide d'exercices de type « jeu de rôle », dans lesquels les candidats doivent gérer plusieurs paramètres en lien avec un poste de travail. Elle permet ainsi au recruteur d'évaluer son comportement en situation.
[#recrutement] Avec la MRS, "ce qui compte, ce n’est pas ce que vous dites, c’est ce que vous savez faire" ➡️ https://t.co/RMITTbUFHz via @D_Recruiters #AvecPôleEmploi #compétences pic.twitter.com/NHYXWeQcW0
— Pôle emploi actu (@pole_emploi) 3 janvier 2018
Autre exemple avec Maintenant! Une application créée par une conseillère Pôle emploi pour favoriser le recrutement à des postes demandant peu de qualifications mais pour lesquels la personnalité et les compétences professionnelles sont prépondérantes !
III. Des partenariats avec les acteurs locaux
Face à l’ampleur du problème, nous travaillons avec tous les acteurs institutionnels et associatifs, à la maille de chaque agence ou territoire. Notamment avec les Missions Locales. Ce partenariat repose sur la complémentarité d’expertises entre les deux acteurs du service public de l’emploi : accompagnement vers l’emploi pour Pôle emploi et accompagnement socioprofessionnel pour les Missions Locales.
Ainsi, un jeune suivi par Pôle emploi peut bénéficier d’une prestation ponctuelle dans la Mission Locale de son secteur, pour répondre à un besoin spécifique et conjoncturel de mobilité, de logement, et ainsi lever certains freins sociaux périphériques qui rendent difficiles le retour à l’emploi.
Le réseau des Missions Locales facilite l'insertion des jeunes éloignés du marché du #travail : 1 jeune sur 2 est en emploi ou en #formation à l'issue de son programme d'accompagnement https://t.co/YHydtZULWd pic.twitter.com/liWUfoxWvW
— Pôle emploi actu (@pole_emploi) 20 décembre 2017
Le saviez-vous ?
Contrairement aux idées reçues, de nombreux jeunes restent éloignés du numérique : seuls 50% des usagers possèdent une adresse mail à leur inscription en Mission Locale, et un tiers avoue avoir besoin d’aide pour maîtriser la recherche d’emploi en ligne.
En novembre 2016, le ministère du Travail a lancé Clicnjob, une plateforme numérique destinée à l'insertion des jeunes éloignés de l'emploi, et pas forcément familiers du web. Elle a pour objectif d'aider un million de personnes en cinq ans, en partenariat avec plusieurs associations qui œuvrent en faveur de l’inclusion numérique comme nos partenaires WeTechCare et Emmaüs Connect.
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