Un datathon pour imaginer de nouvelles solutions en faveur de l'emploi

Huit équipes (soit un total de 48 personnes) étaient en compétition, mêlant les compétences des professionnels à celles des étudiants issus de trois formations spécialisées (Université de technologie de Troyes, le pôle universitaire Léonard de Vinci et la Wild Code School). Comment faciliter les démarches d'une personne qui veut chercher un emploi dans une autre région ? Comment rendre les territoires plus attractifs pour les talents ? Autant de problématiques auxquelles il s’agissait de répondre à travers le prototypage d'outils pouvant mobiliser les 18 000 jeux de données à disposition.

Une expérience enrichissante pour Noël Ching, l’un des étudiants participants, permettant de confronter les savoir-faire de la « data science » et du « machine learning » aux enjeux concrets : « dans l’équipe on avait des visions métier expertes sur l'emploi et le logement, dans les data-sciences on doit aussi voir l’aspect métier ».

À l'issue des deux journées de travail, les lauréats ont été désignés par un jury composé de Jean-Benoît Eymeoud, économiste chercheur au LIEPP (Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques), Firmine Duro, directrice des partenariats et de la territorialisation Pôle emploi, Jean-Yves Lautridou, président du Comité stratégique d'Action Logement, et enfin Karine Hurel, directrice de mission à la FNAU (Fédération nationale des agences d'urbanisme).

Sur le podium, le jury a placé en troisième position une application  qui permet d'identifier les offres d'emploi et de les enrichir d'informations comme la qualité de vie de la ville, le niveau des loyers, la présence d’écoles ou de crèches… La seconde position a été attribuée à un projet favorisant la mobilité en couple de manière globale.

Le projet lauréat, nommé « Jobinator », est quant à lui parti du constat du grand nombre d'offres d'emploi non pourvues faute de candidat (150 000 en 2017 selon l'enquête BMO). Ce prototype d’outil permettrait d’informer finement les conseillers de Pôle emploi, mais aussi les employeurs et les collectivités locales, en décomposant les différents leviers d’attractivité d’une offre vacante (le salaire, l’expérience mais aussi des aspects impliquant davantage les collectivités locales, comme les transports ou le logement). Peut-être un projet qui sera déployé demain !

L’occasion pour Jean-Benoît Eymeoud d’expliquer les raisons de ce choix, en le liant à une problématique bien connue des chercheurs en économie : « les vacances d'emploi, c'est un sujet sur lequel les économistes se cassent les dents depuis vingt ans. Et mettre en place des critères explicatifs de cette vacance d'emploi, et se lier aux communautés de communes ou aux partenaires locaux, ça nous semble vraiment fondamental ». Une conclusion permettant de mesurer tout l'intérêt de ce genre d’événement, réunissant des expertises diverses et complémentaires à la fois, et de rappeler que « le meilleur moyen de collaborer, c’est de partager les données ! »

Tous les données sont disponibles sur les sites pole-emploi.org et pole-emploi.io.