Collectifs d’entreprise pour la planète : le cas Rhizome d’EDF
Les collectifs de salariés stimulent la transition écologique au sein des entreprises. Découverte de Rhizome, le collectif d’EDF, par Margot Houtekier, ingénieure nucléaire.
Publié le 07/04/2025
Qui êtes-vous au sein du Collectif Rhizome d’EDF ?
Margot Houtekier : Je suis animatrice du Collectif depuis 2023 et membre depuis 2020. Je suis ingénieure nucléaire, spécialisée dans l’environnement. J’ai 38 ans.
Le Collectif Rhizome en bref ?
M. H. : 1 700 salariés d’EDF engagés pour l’écologie au sein du Groupe. Nous sommes l’un des plus grands Collectifs de salariés en France.
Un Collectif de salariés est un groupe de personnes qui se réunissent de façon bénévole pour mener des actions en faveur de la transition écologique au sein de leur entreprise.
Qu’est-ce qui vous a amené sur cette voie ?
M. H. : À partir de 2014, j’ai changé certaines de mes habitudes personnelles, comme manger moins de viande ou faire plus de vélo. Puis j’ai voulu pousser cette démarche dans mon travail. J’ai alors participé à la Fresque du climat. Cela m’a permis d’affiner ma vision de l’environnement grâce à une perspective scientifique. J’en suis devenue l’une des animatrices.
EDF est-il un terrain fertile pour ces initiatives ?
M. H. : EDF est le leader français de l’électricité bas carbone. Les salariés peuvent déployer leurs ambitions. Différentes initiatives existent, comme Combattre le CO2, la Fresque du climat, et le collectif Rhizome.
Qu’est-ce qui fait la force d’un Collectif de salariés ?
M. H. : En se regroupant, on est plus fort pour porter notre message et nos actions auprès des salariés, de notre gouvernance, mais aussi des pouvoirs publics.
Quelles sont les réalisations concrètes du Collectif ?
M. H. : Elles sont nombreuses ! On a créé un réseau de cyclistes pour encourager les salariés à utiliser cette mobilité douce pour venir au travail. À Lyon, on a même créé un atelier de réparation.
On a obtenu la certification « Refuge LPO », qui témoigne de la capacité d’un certain nombre de nos sites à accueillir la biodiversité. Par exemple, des tours aéroréfrigérantes de centrales nucléaires hébergent des nichoirs de l’emblématique faucon pèlerin.
En Ile-de-France, on a introduit un repas végétarien à la cantine. En Pays-de-la-Loire, des collaborateurs ont lancé une épargne salariale au service de la transition environnementale.
Selon vous, pourquoi ces actions ont-elles réussi ?
M. H. : Premièrement, le Rhizome a pu se créer sans résistance, car notre Raison d’Être vise la décarbonation. Nous sommes ainsi dans la co-construction avec la Direction générale, la Direction RH et la Direction RSE. Ensuite, nous faisons remonter les propositions du terrain, à partir des attentes des salariés. Cela favorise leur réception et leur application.
Partagez-vous entre les Collectifs de différentes entreprises ?
M. H. : Absolument. C’est nécessaire à l’émulation collective, particulièrement à un moment où l’on sent que la transition environnementale peine à maintenir une dynamique dans l’opinion publique. On échange ainsi lors de rencontres locales, de webinaires, de mises en relation informelles... On diffuse nos réalisations par le biais de l’Atlas des Actions, afin d’inspirer les salariés partout en France. On crée également des groupe thématiques inter-collectifs pour explorer ensemble un sujet spécifique. Par exemple, la Fresque du climat ou les voyages d’affaires.
Les opérateurs publics ont-ils un rôle à jouer ?
M. H. : Cela nous concerne tous, et notamment les entités chargées d’une mission de service public. Chez France Travail, des actions sont menées pour être plus vertueux, via l’information et la formation des demandeurs d’emploi. Et l’un de ses partenaires, Les entreprises s’engagent, mobilise les employeurs partout en France sur le développement durable.
Pour finir, que conseillez-vous aux entreprises qui veulent se lancer ?
M. H. : Foncez, vous ne le regretterez pas ! Cela demande juste de l’organisation, car cela prend du temps. Pensez à anticiper le renouvellement des membres pour mener les actions jusqu’au bout, et veillez à maintenir leur motivation.
Enfin monter un Collectif de salariés me semble possible partout, chez EDF comme dans des TPE-PME. C’est un investissement personnel, mais ce temps est précieux pour assurer l’avenir des générations futures et la pérennité de son entreprise.
Les Collectifs de salariés
Selon l’association Les collectifs, qui accompagne et conseille ces structures, il y a actuellement 120 Collectifs de salariés en France, principalement répartis entre les grandes et moyennes entreprises. L’association a créé avec l’Agence de la transition écologique (ADEME) un parcours de formation basé sur un MOOC et un programme d’accompagnement en pair à pair. Objectif : aider les salariés à créer leur Collectif, devenir une partie prenante reconnue en interne, et pérenniser leur collectif dans le temps.
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